Ca ira mieux demain, de Jeanne Labrune * *

Elisabeth décore son nouvel appartement. Et, encombrante comme un inconscient secret de famille, une ancestrale commode barre son couloir. Que faire ? Elisabeth hésite à l’entreposer à la cave, et ses hésitations finissent par la mettre en rapport avec Sophie, une quadragénaire qui finit par s’inquiéter pour le contenu de sa propre cave. Les deux femmes nouent une amitié hésitante, et bientôt Elisabeth veut faire don à Sophie de sa commode, sous l’œil inquiet et diagnostiqueur de Xavier, le mari de Sophie, un psychanalyste tenté par la kinésithérapie.

Ca ira mieux demain s’annonce comme une « fantaisie », avec une bonne apparence de raison. On y sourit finement plus qu’on n’y rit franchement, mais on sourit beaucoup. Le principal défaut du film est d’être trop souvent exclusivement littéraire, ou du moins théâtral puisqu’une bande d’acteurs déchaînés (Jeanne Balibar, Isabelle Carré et Danielle Darrieux étant les plus joyeusement déstabilisantes) s’emploie avec bonne humeur à donner de la chair aux mots de Jeanne Labrune. Mais on cite un peu trop Lacan, et la vraie folie n’est souvent que dans les mots. Quelques idées inspirées, autour d’un géranium ou d’une cage d’ascenseur (c’est une grande année pour les cages d’ascenseurs), viennent cependant relever notre ordinaire. Jeanne Labrune, habituée aux drames et aux psychodrames, effectue avec modestie sa tâche comique ; il y a des moments d’une certaine vérité (toutes les scènes d’Hélène Lapiower) qui troublent la frontière du rire. Ca ira mieux demain a d’excellentes intentions, mais manque de souffle.

Cet article a paru pour la première fois dans Le Petit spectateur — papier n°91 (novembre-décembre 2000/janvier 2001)

Etienne Mahieux


  • FICHE TECHNIQUE
Pays : France
Durée : 1h29
Sortie : 15 novembre 2000
Scénario : Jeanne Labrune
Assistant réalisateur : James Canal
Production : Nicole Béchet, Christine Gozlan, Alain Sarde
Décors : Emile Ghigo
Photographie : Jean-Claude Thibaut
Son : Eric Devulder
Montage : Guy Lecorne
Musique : Bruno Fontaine

  • DISTRIBUTION
Elisabeth : Jeanne Balibar
Sophie : Nathalie Baye
Xavier : Jean-Pierre Darroussin
Marie : Isabelle Carré
Franck : Didier Bezace
Eva : Danielle Darrieux
Anne : Sophie Guillemin
Céline : Nathalie Besançon
Le gros patient de la kinésithérapie: Dominique Besnehard
Un autre patient : Philippe du Janerand
Le clown blanc : Christophe Odent
L’analysante émue : Hélène Lapiower
Eric : Hubert Saint-Macary
L’analysante suicidaire : Sylvie Joly
La jeune fille dans le métro : Françoise Gillard

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