Les Blessures assassines, de Jean-Pierre Denis * * *
Christine et Léa Papin sont sœurs. Leur mère est bonne. Leur sœur est bonne sœur. Elles seront bonnes (comme leur mère). Christine a subi comme une déchirure la séparation d’avec sa sœur aînée. Elle décide donc de chérir plus que de raison sa sœur cadette et de voler à sa mère son rôle et son influence. Hors de question pour elle de laisser Léa travailler chez une autre patronne : elles seront placées ensemble ou chercheront ailleurs. Quand un homme approche Léa, Christine sort ses griffes. Quand Léa se met à admirer la fille de la maison, Christine rugit et griffe.
Haine enfouie, amour caché, révolte sociale, tout est en place pour le drame, le massacre de la patronne et de sa fille. Fondé sur une histoire vraie, celle des sœurs Papin, qui inspirèrent à Jean Genet Les Bonnes, Les Blessures assassines prend le parti de ne pas s’intéresser au fait divers, mais à tout ce qui a forgé, petit à petit, dans le cœur et le corps de Christine cette violence inouïe. Sylvie Testud est éblouissante dans ce rôle. On la voit, au fur et à mesure du film, perdre pied, dériver, sans réussir — à cause des tabous de cette société de castes — à l’extérioriser. Léa (Julie-Marie Parmentier) ne comprend rien à ce qui se passe, se laisse totalement dominer par cette sœur qui l’aime et lui interdit jusqu’à voir sa mère. On connaît l’histoire, le crime.
On s’attend à chaque minute à le voir éclater, tant la tension tisse une toile dans laquelle même le spectateur s’empêtre. Lorsque la patronne surgit à l’improviste et surprend les amours incestueuses de Christine et de Léa, la suite devient tellement logique que même la scène du meurtre, véritable boucherie, semble aller de soi. Malgré tout, on a parfois l’impression que tout le film n’est basé que sur l’interprétation du duo Testud/Parmentier. Une erreur de casting flagrante pour la sœur aînée qui ne vieillit pas alors que Christine prend dix ans d’un coup. Le reste de la distribution nous laisse sur notre faim. Quant au film lui-même, il traîne en longueur et nous lasse un peu, au lieu de simplement nous épuiser.
Durée : 1h34
Date de sortie : 22 novembre 2000
Scénario : Michèle Halberstadt, Jean-Pierre Denis
Assistant réalisateur : David Maria Putorti
Production : Laurent Pétin, Michèle Halberstadt
D’après le roman de : Paulette Houdyer
Décors : Bernard Vézat
Photographie : Jean-Marc Fabre
Son : Jean-Pierre Duret, Philippe Richard
Montage : Marie-Hélène Dozo
Léa Papin : Julie-Marie Parmentier
Clémence Papin : Isabelle Renauld
Le gazé : François Levantal
Madame Lancelin : Dominique Labourier
Monsieur Lancelin : Jean-Gabriel Nordmann
La mère supérieure : Nadia Barentin
Etienne : Michaël Abiteboul
Un passant : Jean-Pol Dubois
Haine enfouie, amour caché, révolte sociale, tout est en place pour le drame, le massacre de la patronne et de sa fille. Fondé sur une histoire vraie, celle des sœurs Papin, qui inspirèrent à Jean Genet Les Bonnes, Les Blessures assassines prend le parti de ne pas s’intéresser au fait divers, mais à tout ce qui a forgé, petit à petit, dans le cœur et le corps de Christine cette violence inouïe. Sylvie Testud est éblouissante dans ce rôle. On la voit, au fur et à mesure du film, perdre pied, dériver, sans réussir — à cause des tabous de cette société de castes — à l’extérioriser. Léa (Julie-Marie Parmentier) ne comprend rien à ce qui se passe, se laisse totalement dominer par cette sœur qui l’aime et lui interdit jusqu’à voir sa mère. On connaît l’histoire, le crime.
On s’attend à chaque minute à le voir éclater, tant la tension tisse une toile dans laquelle même le spectateur s’empêtre. Lorsque la patronne surgit à l’improviste et surprend les amours incestueuses de Christine et de Léa, la suite devient tellement logique que même la scène du meurtre, véritable boucherie, semble aller de soi. Malgré tout, on a parfois l’impression que tout le film n’est basé que sur l’interprétation du duo Testud/Parmentier. Une erreur de casting flagrante pour la sœur aînée qui ne vieillit pas alors que Christine prend dix ans d’un coup. Le reste de la distribution nous laisse sur notre faim. Quant au film lui-même, il traîne en longueur et nous lasse un peu, au lieu de simplement nous épuiser.
Frédéric Martin
- FICHE TECHNIQUE
Durée : 1h34
Date de sortie : 22 novembre 2000
Scénario : Michèle Halberstadt, Jean-Pierre Denis
Assistant réalisateur : David Maria Putorti
Production : Laurent Pétin, Michèle Halberstadt
D’après le roman de : Paulette Houdyer
Décors : Bernard Vézat
Photographie : Jean-Marc Fabre
Son : Jean-Pierre Duret, Philippe Richard
Montage : Marie-Hélène Dozo
- DISTRIBUTION
Léa Papin : Julie-Marie Parmentier
Clémence Papin : Isabelle Renauld
Le gazé : François Levantal
Madame Lancelin : Dominique Labourier
Monsieur Lancelin : Jean-Gabriel Nordmann
La mère supérieure : Nadia Barentin
Etienne : Michaël Abiteboul
Un passant : Jean-Pol Dubois
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