Malcolm Arnold (1921-2006)

« Hello, le soleil brille, brille, brille… » Les musiques des films de David Lean ont toujours marqué, mais contrairement à celles de Lawrence d’Arabie ou de Docteur Jivago, la ritournelle du Pont de la rivière Kwaï n’était pas due à Maurice Jarre mais au compositeur anglais Malcolm Arnold, mort le 23 septembre 2006.

Le jeune Malcolm Arnold, né dans une famille bourgeoise de Northampton, devint trompettiste par fascination pour le jazz. Devenu titulaire au London Philharmonic Orchestrea, il se dirigea vers la composition. Dès la fin des années 1940, il écrivit ses premières musiques de films pour de nombreux courts-métrages documentaires. Son passage au long-métrage intervient avec Britannia Mews de Jean Negulesco (1949). Dès lors il va devenir l’un des compositeurs les plus demandés en Angleterre, et sa filmographie des années 1950 ressemble à s’y méprendre à un Who’s who du cinéma britannique de l’époque. Sa collaboration avec David Lean lui apporte la gloire quand la musique du Pont de la rivière Kwaï est récompensée d’un Oscar. Il a alors l’opportunité de travailler sur d’ambitieuses productions hollywoodiennes, comme Les Racines du ciel de John Huston, L’Auberge du sixième bonheur de Mark Robson ou Salomon et la reine de Saba de King Vidor.
Mais alors qu’il pouvait aligner cinq ou six films par an dans les années 1950, Malcolm Arnold fut plus économe de sa plume dans la décennie suivante, puis cessa totalement de composer pour le cinéma (à de rares exceptions près, pour des raisons d’amitié et de fidélité). Bien que relativement conventionnelle à côté de celle de son compatriote et contemporain Benjamin Britten, l’œuvre de Malcolm Arnold, essentiellement tonale et mélodique, ne se limite pas en effet à ses collaborations cinématographiques : il a composé de nombreuses mélodies inspirées des danses traditionnelles de Grande-Bretagne, neuf symphonies et plusieurs concertos, dont un concerto pour clarinette dédié à Benny Goodman.

Malcolm Arnold traversa une phase d’alcoolisme et de dépression dans les années 1980, dont il se sortit, et fut fait chevalier en 1993.

Etienne Mahieux

• FILMOGRAPHIE SELECTIVE

1998
Band de Duane Comber

1980
The Wild cats of St. Trinian’s de Frank Launder

1969
David Copperfield de Delbert Mann

1967
Africa — Texas style ! de Andrew Marton

1966
Sky west and crooked de John Mills

1965
The Heroes of Telemark de Anthony Mann
The Great St. Trinian’s train robbery de Sidney Gilliat et Frank Launder

1964
The Chalk garden de Ronald Neame
The Thin red line de Andrew Marton

1963
Nine hours to Rama de Mark Robson

1962
Le Lion de Jack Cardiff

1961
Whitsle down the wind de Bryan Forbes

1960
Tunes of glory de Ronald Neame
The Pure hell of St. Trinian’s de Frank Launder

1959
Salomon et la reine de Saba de King Vidor (non crédité)
Soudain l’été dernier de Joseph L. Mankiewicz

1958
The Key de Carol Reed
Les Racines du ciel de John Huston
L’Auberge du sixième bonheur de Mark Robson

1957
Blue murder at St. Trinian’s de Frank Launder
Island in the sun de Robert Rossen
Le Pont de la rivière Kwaï de David Lean

1956
1984 de Michael Anderson
Trapeze de Carol Reed
Port Afrique de Rudolph Maté

1955
A prize of gold de Mark Robson
The Constant husband de Sidney Gilliat
Value for money de Ken Annakin
The Deep blue sea de Anatole Litvak

1954
You know what sailors are ! de Ken Annakin
Chaussure à son pied de David Lean
La Bête s’éveille de Joseph Losey
The Belles of St. Trinian’s de Frank Launder
The Sea shall not have them de Lewis Gilbert

1953
Four-sided triangle de Terence Fisher

1952
It started in Paradise de Compton Bennett
Home at eleven de Ralph Richardson
Wings of danger de Terence Fisher
Stolen face de Terence Fisher
Le Mur du son de David Lean
The Ringer de Guy Hamilton

1951
The Changing face of Europe, collectif
Home to danger de Terence Fisher
No Highway de Henry Koster

1950
Your witness de Robert Montgomery

1949
Britannia Mews de Jean Negulesco