Claude Jade (1948-2006)
Issue d’une famille protestante de Dijon, élève du conservatoire local, puis de Jean-Laurent Cochet, Claude Jorré devient Claude Jade dès ses premières apparitions sur scène et à l’écran. François Truffaut, qui la remarque dans le Henri IV de Pirandello, l’engage pour jouer Christine Darbon dans Baisers volés. Le tournage, à la fin de l’hiver 1968, faillit aboutir au mariage du cinéaste et de sa jeune comédienne. Si Truffaut finit par reculer, il n’en recommanda pas moins Claude Jade à Hitchcock, qui lui donne un rôle dans L’Etau (1969), cependant qu’elle donnait la réplique à Jacques Brel dans Mon oncle Benjamin d’Edouard Molinaro, la même année. Elle reprendra le rôle de Christine, jeune fille issue de la bourgeoisie qui tâche désespérément de stabiliser le funambulesque Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) dans les films suivants de la « saga Doinel », Domicile conjugal (1971) et L’Amour en fuite (1979).
Malgré sa collaboration avec des cinéastes comme Gérard Brach (Le Bateau sur l’herbe, 1971) ou Pierre Schoendorffer (L’Honneur d’un capitaine, 1982), Claude Jade n’est jamais devenue une très grande vedette, ni une actrice incontournable pour les plus grands cinéastes ; on peut expliquer ce phénomène à la fois par le caractère très vite mythique de sa prestation (irrésistible) dans les films de Truffaut, et par son choix d’accompagner dans ses postes son mari diplomate, qui lui a permis de tourner des films au Japon ou en U.R.S.S. Elle fut toujours très active au théâtre, où elle jouait encore au début de cette année Célimène et le cardinal de Jacques Rampal, et à la télévision où L’Ile des trente cercueils, feuilleton adapté de Maurice Leblanc, fut pour elle un gros succès personnel.
- FILMOGRAPHIE SELECTIVE
2000
Sans famille de Jean-Daniel Verhaeghe (TV)
1995
Belle époque de Gavin Millar (TV)
1994
Le Radeau de la méduse de Irajd Azimi
Eugénie Grandet de Jean-Daniel Verhaeghe (TV)
Bonsoir de Jean-Pierre Mocky
1992
Tableau d’honneur de Charles Nemes
1987
L’Homme qui n’était pas là de René Féret
1982
L’Honneur d’un capitaine de Pierre Schoendorffer
Rendez-vous à Paris de Gabi Kubach
1981
Téhéran 43 de Alexandre Balov et Vladimir Naoumov
Le Bahut va craquer de Michel Nerval
1980
Lénine à Paris de Serguei Yutkevitch
1979
L’Ile aux trente cercueils de Marcel Cravenne (TV)
L’Amour en fuite de François Truffaut
1978
Le Pion de Christian Gion
Au bonheur des autres de Eriprando Visconti
1976
Kita no misaki de Ken Kumai
Le Choix de Jacques Faber
1975
Maître Pygmalion de Hélène Durand et Jacques Nahum
Trop c’est trop de Didier Kaminka
Le Malin plaisir de Bernard Toublanc-Michel
1973
Prêtres interdits de Denys de la Patellière
1972
Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber
1971
Le Bateau sur l’herbe de Gérard Brach
Domicile conjugal de François Truffaut
1969
L’Etau de Alfred Hitchcock
Mon Oncle Benjamin de Edouard Molinaro
1968
Sous le signe de Monte-Cristo de André Hunebelle
Baisers volés de François Truffaut
3 Commentaires
26 juin 2008 à 21:50
"Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... Christine Darbon... "
La nouvelle de sa mort m'a profondément émue.
J'aimais Claude Jade pour son splendide rôle dans la saga d'Antoine Doinel, une Christine Darbon gracieuse, belle et joyeuse, douce et volontaire.
Elle est partie bien vite... 58 ans... :o(
26 juin 2008 à 21:50
Ouais, c'est triste. Et bête. :(
Ceci dit...
"Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard Fabienne Tabard..."
Toutes les actrices de Baisers volés mourraient-elles à cinquante-huit ans ?
Ainsi naissent les légendes urbaines...
26 juin 2008 à 21:51
Delphine Seyrig aussi ? C'est fou ça... :o/
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