Carlo Ponti (1912-2007)
La carrière de producteur de Carlo Ponti, qui avait suivi à l’université de Milan une formation juridique, commence dans les années 1940. Son premier film, Le Mariage de minuit de Mario Soldati, évoque le Risorgimento d’une manière considérée comme insolente vis-à-vis de l’allié allemand. Ponti, menacé, file doux, rejoint la firme Lux à Rome, et produit comédies et mélodrames de série dans l’air du temps.
Après la guerre, il travaille avec les meilleurs réalisateurs commerciaux de l’époque, comme Riccardo Freda ou Luigi Comencini, et obtient suffisamment de succès pour fonder sa propre compagnie, en association avec Dino de Laurentiis, en 1950.
Ponti et de Laurentiis jouent alors un rôle très important dans la production du grand cinéma italien de l’après-guerre, le néo-réalisme (avec Europe 51 ou Dov’è la liberta ? de Rossellini) et ses évolutions (les films de Fellini, Bolognini, de Sica). Parallèlement, Ponti rencontre une actrice débutante, ancienne cover-girl, Sophia Loren ; il consacrera dès lors une part importante de son activité à produire les films dont Sophia Loren est la vedette. Il l’épousera au terme d’un feuilleton sentimental rocambolesque (la loi italienne de l’époque ne l’autorisant pas à divorcer de sa première femme). Le film le plus représentatif de son travail est La Ciociara : réalisé par de Sica, il est l’un des plus grands succès personnels de l’actrice.
A partir du milieu des années 1950, Carlo Ponti a conquis une stature internationale, et produit des films de prestige en-dehors de l’Italie : on peut citer notamment Guerre et paix de King Vidor et Le Docteur Jivago de David Lean ; conseillé par Georges de Beauregard, il investit également dans les films de la Nouvelle Vague française et des cinéastes qui lui sont proches, Lola de Jacques Demy, Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, et plusieurs films de Jean-Pierre Melville, Claude Chabrol ou Jean-Luc Godard.
Devenu dès lors un des plus importants producteurs européens, Carlo Ponti continue de produire avec succès les films de Dino Risi, Vittorio de Sica, ou Ettore Scola, dont Une journée particulière est l’un des plus grands triomphes personnels. Peu après, Ponti est pourtant obligé de mettre les clefs sous la porte, suite à sa condamnation pour évasion fiscale. Il ne reprendra dès lors son activité, jusque dans les années 1990, que pour mettre en valeur son épouse, notamment avec un remake de La Ciociara, toujours pour mettre en valeur son épouse.
- FILMOGRAPHIE SELECTIVE
1990
Samedi, dimanche et lundi de Lina Wertmüller
1988
La Ciociara de Dino Risi
1977
Une journée particulière de Ettore Scola
1976
Affreux, sales et méchants de Ettore Scola
1975
Jeune fille libre le soir de René Clément
Profession : reporter de Michelangelo Antonioni
1974
Deux grandes gueules de Sergio Corbucci
Le Verdict de André Cayatte
Le Voyage de Vittorio De Sica
1973
De la chair pour Frankenstein de Paul Morrissey
Rapt à l’italienne de Dino Risi
1972
Quoi ? de Roman Polanski
Une bonne planque de Alberto Lattuada
1971
La Femme du prêtre de Dino Risi
La Mortadella de Mario Monicelli
1970
Les Fleurs du soleil de Vittorio De Sica
Zabriskie point de Michelangelo Antonioni
1968
Le Temps des amants de Vittorio De Sica
1967
Au feu les pompiers de Milos Forman
La Belle et le cavalier de Francesco Rosi
La Vingt-cinquième heure de Henri Verneuil
1966
Blow up de Michelangelo Antonioni
Docteur Jivago de David Lean
1965
La Dixième victime de Elio Petri
Casanova 70 de Mario Monicelli
Aujourd’hui, demain, après-demain de Eduardo De Filippo et Marco Ferreri
Break up, érotisme et ballons rouges de Marco Ferreri
1964
Mariage à l’italienne de Vittorio De Sica
Le Mari de la femme à barbe de Marco Ferreri
Controsesso de Marco Ferreri et Renato Castellani
1963
Hier, aujourd’hui et demain de Vittorio De Sica
Le Mépris de Jean-Luc Godard
Les Carabiniers de Jean-Luc Godard
1962
Landru de Claude Chabrol
Le Doulos de Jean-Pierre Melville
Les Séquestrés d’Altona de Vittorio De Sica
L’OEil du malin de Claude Chabrol
Boccace 70 de Vittorio De Sica et Federico Fellini
Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda
1961
Léon Morin, prêtre de Jean-Pierre Melville
Une femme est une femme de Jean-Luc Godard
Lola de Jacques Demy
1960
La Ciociara de Vittorio De Sica
Olympia de Michael Curtiz
La Novice de Alberto Lattuada
Heller in pink tights de George Cukor
1959
That kind of woman de Sidney Lumet
Trois fois femme de Steno
1958
The Black orchid de Martin Ritt
1957
Guendalina de Alberto Lattuada
Marisa la coquette de Mauro Bolognini
1956
Le Disque rouge de Pietro Germi
Guerre et paix de King Vidor
1955
La Fille du fleuve de Mario Soldati
1954
Attila, fléau de dieu de Pietro Francisci
L’Or de Naples de Vittorio De Sica
Un Américain à Rome de Steno
La Strada de Federico Fellini
Dov’è la libertà ? de Roberto Rossellini
1953
La Traite des blanches de Luigi Comencini
1952
Europe 51 de Roberto Rossellini
Toto en couleurs de Steno
Les Trois corsaires de Mario Soldati
1951
Anna de Alberto Lattuada
Gendarmes et voleurs de Mario Monicelli et Steno
1950
Dans les coulisses de Mario Monicelli et Steno
1949
L’Empereur de Capri de Luigi Comencini
Le Moulin du Pô de Alberto Lattuada
1948
Les Misérables de Riccardo Freda
1947
Jeunesse perdue de Pietro Germi
1946
Mon fils le professeur de Renato Castellani
1945
Deux lettres anonymes de Mario Camerini
1941
Le Mariage de minuit de Mario Soldati
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