Luigi Comencini (1916-2007)
Insaisissable Comencini ! Poète de l’enfance et auteur d’un énième Don Camillo, cinéaste commercial et maestro respecté, architecte, conservateur et critique, il est l’auteur d’un parcours libre et modeste, mais ô combien précieux, dans le cinéma italien de l’après-guerre. Il s’est éteint le 6 avril 2007.
Après des études d’architecture, Luigi Comencini, déjà passionné de cinéma (il avait réalisé, dès les années 1930, des courts-métrages documentaires), fut le cofondateur, avec Alberto Lattuada, de la Cinémathèque italienne. Devenu ensuite critique de cinéma, il tourna en 1948 son premier court-métrage, un drame, De nouveaux hommes sont nés. Il a ensuite l’occasion de diriger Totò dans L’Imperatore di Capri, premier pas dans la voie qui lui vaudra ses premiers succès : la comédie. Avec Pain, amour et fantaisie suivi de Pain, amour et jalousie, dont Gina Lollobrigida et Vittorio de Sica sont les vedettes, Luigi Comencini devient l’un des artisans les plus renommés de la comédie à l’italienne. Le genre lui doit des classiques comme La Grande pagaille ou L’Argent de la vieille.
Jusqu’à sa retraite, Comencini continuera à tourner à un rythme élevé, voire très élevé, des films caractéristiques de ce courant, qui mêle observation sociale, dans la lignée du néo-réalisme, et stylisation comique issue de la tradition du théâtre italien. Comme on le voit, son parcours, qui le rapproche en France d’un Georges Franju ou d’un Eric Rohmer, ne l’a pas déterminé à imposer une voie strictement personnelle ; en artisan consciencieux, il a attendu l’occasion de développer les thèmes, les idées, l’esthétique qui lui tenaient le plus à cœur.
Dès ses premiers essais documentaires, Comencini avait manifesté un grand intérêt pour l’enfance que, dans la lignée des grands pédagogues du début du siècle, il percevait comme essentiellement victime de la répression des adultes et de leur ordre moral artificiel. C’est avec L’Incompris qu’il a l’occasion de consacrer tout un film à ses idées sur l’éducation. Cette histoire émeut l’Europe entière et établit définitivement la réputation de son auteur.
Trois ans plus tard, il détourne le sujet (fort commercial) de Casanova de façon moins spectaculaire mais tout aussi radicale que ne le fera Fellini, en s’attachant exclusivement aux jeunes années du mémorialiste, pour en faire le récit d’une éducation sociale et sentimentale. Enfin, 1972 est l’année de Pinocchio, œuvre visionnaire en ce qu’elle tire le meilleur parti du cadre télévisuel pour lequel elle a été conçue. Réduites par la suite en un long-métrage ( !) de cinéma, Les Aventures de Pinocchio sont d’abord un feuilleton de six fois une heure, à la durée dilatée par la forme choisie, et un hymne à la liberté du petit héros, qui semble faire plier toutes les contraintes dramaturgiques. Dans une Italie pauvre et terrienne, où même la féerie est très matérielle, les courses du petit Pinocchio, accompagnées d’une magnifique ritournelle de Fiorenzo Carpi, sont inoubliables. C’est de la même veine que relèvent, parmi les derniers films du cinéaste, Un Enfant de Calabre et Marcellino, qui encadrent le film-opéra La Bohême (dont la commande souligne le statut de maestro obtenu par Comencini) et Joyeux Noël, bonne année !, comédie douce-amère sur le thème du vieillissement.
Luigi Comencini était également le père des cinéastes Cristina et Francesca Comencini.
1989 Joyeux Noël, bonne année !
1988 La Bohême
1987 Un enfant de Calabre
1986 La Storia (téléfilm)
1985 Les Belles années (téléfilm)
1982 L’Imposteur
Le Mariage de Catherine (téléfilm)
1980 Eugenio
1979 Le Grand embouteillage
1978 Mesdames et messieurs, bonsoir !
Qui a tué le chat ?
1976 L’Equivoco (sketch de Basta chè non si sappia in giro !)
La Femme du dimanche
L’Ascensore (sketch de La Fiancée de l’évêque)
1974 Un vrai crime d’amour
Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?
1972 L’Argent de la vieille
Les Aventures de Pinocchio
1969 Casanova, un adolescent à Venise
Senza sapere niente di lei
1968 Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola !
1966 L’Incompris
1965 Don Camillo en Russie
Le Partage de Catherine
Traité d’eugénisme (sketch de Les Poupées)
1964 Eritrea (sketch de La Mia signora
Fattebenefratelli (sketch de Tre notti d’amore)
1963 La Ragazza
1962 Il Commissario
1961 A cheval sur le tigre
1960 La Grande pagaille
1959 Und das am Montagmorgen
Le Sorprese dell’amore
1958 Mogli pericolose
1957 Mariti in città
1956 Tu es mon fils
1955 La Belle de Rome
1954 Pain, amour et jalousie
1953 Pain, amour et fantaisie
La Traite des blanches
La Valigia dei sogni
1952 Heidi
1950 Les Volets clos
1949 L’Imperatore di Capri
1948 De nouveaux hommes sont nés
Après des études d’architecture, Luigi Comencini, déjà passionné de cinéma (il avait réalisé, dès les années 1930, des courts-métrages documentaires), fut le cofondateur, avec Alberto Lattuada, de la Cinémathèque italienne. Devenu ensuite critique de cinéma, il tourna en 1948 son premier court-métrage, un drame, De nouveaux hommes sont nés. Il a ensuite l’occasion de diriger Totò dans L’Imperatore di Capri, premier pas dans la voie qui lui vaudra ses premiers succès : la comédie. Avec Pain, amour et fantaisie suivi de Pain, amour et jalousie, dont Gina Lollobrigida et Vittorio de Sica sont les vedettes, Luigi Comencini devient l’un des artisans les plus renommés de la comédie à l’italienne. Le genre lui doit des classiques comme La Grande pagaille ou L’Argent de la vieille.
Jusqu’à sa retraite, Comencini continuera à tourner à un rythme élevé, voire très élevé, des films caractéristiques de ce courant, qui mêle observation sociale, dans la lignée du néo-réalisme, et stylisation comique issue de la tradition du théâtre italien. Comme on le voit, son parcours, qui le rapproche en France d’un Georges Franju ou d’un Eric Rohmer, ne l’a pas déterminé à imposer une voie strictement personnelle ; en artisan consciencieux, il a attendu l’occasion de développer les thèmes, les idées, l’esthétique qui lui tenaient le plus à cœur.
Dès ses premiers essais documentaires, Comencini avait manifesté un grand intérêt pour l’enfance que, dans la lignée des grands pédagogues du début du siècle, il percevait comme essentiellement victime de la répression des adultes et de leur ordre moral artificiel. C’est avec L’Incompris qu’il a l’occasion de consacrer tout un film à ses idées sur l’éducation. Cette histoire émeut l’Europe entière et établit définitivement la réputation de son auteur.
Trois ans plus tard, il détourne le sujet (fort commercial) de Casanova de façon moins spectaculaire mais tout aussi radicale que ne le fera Fellini, en s’attachant exclusivement aux jeunes années du mémorialiste, pour en faire le récit d’une éducation sociale et sentimentale. Enfin, 1972 est l’année de Pinocchio, œuvre visionnaire en ce qu’elle tire le meilleur parti du cadre télévisuel pour lequel elle a été conçue. Réduites par la suite en un long-métrage ( !) de cinéma, Les Aventures de Pinocchio sont d’abord un feuilleton de six fois une heure, à la durée dilatée par la forme choisie, et un hymne à la liberté du petit héros, qui semble faire plier toutes les contraintes dramaturgiques. Dans une Italie pauvre et terrienne, où même la féerie est très matérielle, les courses du petit Pinocchio, accompagnées d’une magnifique ritournelle de Fiorenzo Carpi, sont inoubliables. C’est de la même veine que relèvent, parmi les derniers films du cinéaste, Un Enfant de Calabre et Marcellino, qui encadrent le film-opéra La Bohême (dont la commande souligne le statut de maestro obtenu par Comencini) et Joyeux Noël, bonne année !, comédie douce-amère sur le thème du vieillissement.
Luigi Comencini était également le père des cinéastes Cristina et Francesca Comencini.
Etienne Mahieux
- FILMOGRAPHIE SELECTIVE
1989 Joyeux Noël, bonne année !
1988 La Bohême
1987 Un enfant de Calabre
1986 La Storia (téléfilm)
1985 Les Belles années (téléfilm)
1982 L’Imposteur
Le Mariage de Catherine (téléfilm)
1980 Eugenio
1979 Le Grand embouteillage
1978 Mesdames et messieurs, bonsoir !
Qui a tué le chat ?
1976 L’Equivoco (sketch de Basta chè non si sappia in giro !)
La Femme du dimanche
L’Ascensore (sketch de La Fiancée de l’évêque)
1974 Un vrai crime d’amour
Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?
1972 L’Argent de la vieille
Les Aventures de Pinocchio
1969 Casanova, un adolescent à Venise
Senza sapere niente di lei
1968 Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola !
1966 L’Incompris
1965 Don Camillo en Russie
Le Partage de Catherine
Traité d’eugénisme (sketch de Les Poupées)
1964 Eritrea (sketch de La Mia signora
Fattebenefratelli (sketch de Tre notti d’amore)
1963 La Ragazza
1962 Il Commissario
1961 A cheval sur le tigre
1960 La Grande pagaille
1959 Und das am Montagmorgen
Le Sorprese dell’amore
1958 Mogli pericolose
1957 Mariti in città
1956 Tu es mon fils
1955 La Belle de Rome
1954 Pain, amour et jalousie
1953 Pain, amour et fantaisie
La Traite des blanches
La Valigia dei sogni
1952 Heidi
1950 Les Volets clos
1949 L’Imperatore di Capri
1948 De nouveaux hommes sont nés
Rubriques :
Hommages,
Luigi Comencini
1 Commentaire
26 juin 2008 à 10:23
Quand j'étais petite, j'avais 3 ou 4 cassettes vidéo de la version longue de Pinocchio. Je les ai vues des dizaines de fois, toujours avec beaucoup d'émotion. Ce petit garçon qui jouait Pinocchio me fascinait par son énergie et son naturel. Et tout l'univers du film, je me l'étais approprié (la maison de Gepetto, celle de Maître Cerise, la Baleine...)
Pas besoin d'effets spéciaux d'ordinateurs pour faire rêver, dans Pinocchio (dont les effets spéciaux sont sophistiqués pour l'époque), on croit tout ce qu'on voit, parce qu'avant tout on y trouve de la poésie, du rêve, de l'imaginaire, et que ça suffit largement quand on est enfant.
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