Max Douy (1913-2007)
L’un des derniers grands représentants de l’âge des studios français, avant que la Nouvelle vague ne bouleverse la tradition hexagonale des tournages, collaborateur attitré de Claude Autant-Lara, Max Douy est mort le 2 juillet 2007.
Entré dans les studios comme ouvrier, Max Douy, à l’époque où le cinéma français devenait définitivement une industrie, aux débuts du parlant, fut l’assistant de très grands décorateurs : Lazare Meerson et Eugène Lourié, qui fit de lui son disciple en collaborant avec lui à égalité, notamment pour La Règle du jeu de Jean Renoir. Il signe en 1942 son premier travail personnel pour Jacques Becker, lui-même assistant de Renoir et s’impose, en quelques années, comme l’un des décorateurs les plus doués du moment, concevant les décors en étroite collaboration avec le cinéaste, dans le souci permanent du rendu à l’image.
C’est ainsi qu’outre des collaborations avec Henri-Georges Clouzot, Jean Grémillon ou Julien Duvivier, il devint à partir du Diable au corps le collaborateur favori, et quasi systématique, de Claude Autant-Lara, une association récompensée par le prix reçu à Cannes en 1949 pour les décors d’Occupe-toi d’Amélie. Au tournant des années 1950 et 1960, il lui restait même fort peu de temps dans son agenda pour d’autres cinéastes, Autant-Lara tournant généralement un à deux films par an.
Particulièrement à l’aise dans l’univers des studios, qui rendait possible ce contrôle très précis et cette productivité, Max Douy ne collabora jamais avec la Nouvelle vague proprement dite (on peut à la limite discuter les cas d’Alexandre Astruc et de Jean-Pierre Mocky), qui allait imposer une esthétique du naturel complètement opposée au travail de ce concepteur d’espaces spectaculaires et théâtraux dont quelques unes des plus belles réussites demeurent les décors de Quai des orfèvres de Clouzot (une cour d’immeuble où la caméra était d’une liberté absolue), de French cancan de Renoir qui recréait les tableaux de l’époque impressionniste, ou les rues de Paris reconstituées dans La Traversée de Paris.
A partir des années 1970, Max Douy travaille donc de plus en plus pour des productions très mineures, ou pour la télévision. Quelques cinéastes sauront toutefois se souvenir de lui pour lui demander des travaux dignes de son talent : Robert Enrico, Jean-Paul Rappeneau, Costa-Gavras, le débutant Jean-Jacques Annaud, ou Christian de Chalonge : Malevil lui valut un César qui venait couronner une carrière bien remplie.
Les Quarantièmes rugissants de Christian de Chalonge 1981
Malevil de Christian de Chalonge 1977
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine de Coluche et Marc Monnet
Gloria de Claude Autant-Lara 1976
La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud 1975
Section spéciale de Costa-Gavras
Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau 1974
Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle
Les Charlots en folie : à nous quatre, cardinal ! de André Hunebelle 1972
The Day the clown cried de Jerry Lewis
Les Caïds de Robert Enrico
1971
Boulevard du rhum de Robert Enrico
1969
Castle keep de Sydney Pollack
Les Patates de Claude Autant-Lara
1967
Fantômas contre Scotland Yard de André Hunebelle
Aujourd’hui de Claude Autant-Lara (sketch du Plus vieux métier du monde)
1966
Un monde nouveau de Vittorio de Sica
1965
La Bestiole de Claude Autant-Lara (sketch de Humour noir)
Fantômas se déchaîne de André Hunebelle
1964
Topkapi de Jules Dassin
Patate de Robert Thomas
1963
Le Meurtrier de Claude Autant-Lara
Le Magot de Josefa de Claude Autant-Lara
1962
Phaedra de Jules Dassin
1961
Le Comte de Monte-Cristo de Claude Autant-Lara
Tu ne tueras point de Claude Autant-Lara
1960
Les Régates de San Francisco de Claude Autant-Lara
1959
Les Dragueurs de Jean-Pierre Mocky
La Jument verte de Claude Autant-Lara
1958
En cas de malheur de Claude Autant-Lara
Tamango de John Berry
Le Joueur de Claude Autant-Lara
1957
Celui qui doit mourir de Jules Dassin
1956
Cela s’appelle l’aurore de Luis Buñuel
La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara
1955
Les Mauvaises rencontres d’Alexandre Astaruc
Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara
1954
Le Blé en herbe de Claude Autant-Lara
French Cancan de Jean Renoir
L’Affaire Maurizius de Julien Duvivier
Le Rouge et le noir de Claude Autant-Lara
1953
Le Bon Dieu sans confession de Claude Autant-Lara
1952
Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois
1951
La Taverne de New Orléans de William Marshall
L’Auberge rouge de Claude Autant-Lara
Sans laisser d’adresse de Jean-Paul Le Chanois
1949
Manon de Henri-Georges Clouzot
Occupe-toi d’Amélie de Claude Autant-Lara
1947
Quai des orfèvres de Henri-Georges Clouzot
1946
L’Affaire du collier de la reine de Marcel L’Herbier
Pétrus de Marc Allégret
Le Diable au corps de Claude Autant-Lara
1945
Falbalas de Jacques Becker
Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson
La Ferme du pendu de Jean Dréville
1943
Le Ciel est à vous de Jean Grémillon
Adieu Léonard de Pierre Prévert
Lumière d’été de Jean Grémillon
1942
Dernier atout de Jacques Becker
1939
La Règle du jeu de Jean Renoir
Moonraker de Lewis Gilbert 1938
Le Roman de Werther de Max Ophüls 1932
Mirages de Paris de Fedor Ozep
La Colère d’Eugène Ionesco (co-réalisateur de ce sketch des Sept péchés capitaux)
Entré dans les studios comme ouvrier, Max Douy, à l’époque où le cinéma français devenait définitivement une industrie, aux débuts du parlant, fut l’assistant de très grands décorateurs : Lazare Meerson et Eugène Lourié, qui fit de lui son disciple en collaborant avec lui à égalité, notamment pour La Règle du jeu de Jean Renoir. Il signe en 1942 son premier travail personnel pour Jacques Becker, lui-même assistant de Renoir et s’impose, en quelques années, comme l’un des décorateurs les plus doués du moment, concevant les décors en étroite collaboration avec le cinéaste, dans le souci permanent du rendu à l’image.
C’est ainsi qu’outre des collaborations avec Henri-Georges Clouzot, Jean Grémillon ou Julien Duvivier, il devint à partir du Diable au corps le collaborateur favori, et quasi systématique, de Claude Autant-Lara, une association récompensée par le prix reçu à Cannes en 1949 pour les décors d’Occupe-toi d’Amélie. Au tournant des années 1950 et 1960, il lui restait même fort peu de temps dans son agenda pour d’autres cinéastes, Autant-Lara tournant généralement un à deux films par an.
Particulièrement à l’aise dans l’univers des studios, qui rendait possible ce contrôle très précis et cette productivité, Max Douy ne collabora jamais avec la Nouvelle vague proprement dite (on peut à la limite discuter les cas d’Alexandre Astruc et de Jean-Pierre Mocky), qui allait imposer une esthétique du naturel complètement opposée au travail de ce concepteur d’espaces spectaculaires et théâtraux dont quelques unes des plus belles réussites demeurent les décors de Quai des orfèvres de Clouzot (une cour d’immeuble où la caméra était d’une liberté absolue), de French cancan de Renoir qui recréait les tableaux de l’époque impressionniste, ou les rues de Paris reconstituées dans La Traversée de Paris.
A partir des années 1970, Max Douy travaille donc de plus en plus pour des productions très mineures, ou pour la télévision. Quelques cinéastes sauront toutefois se souvenir de lui pour lui demander des travaux dignes de son talent : Robert Enrico, Jean-Paul Rappeneau, Costa-Gavras, le débutant Jean-Jacques Annaud, ou Christian de Chalonge : Malevil lui valut un César qui venait couronner une carrière bien remplie.
Etienne Mahieux
- FILMOGRAPHIE SELECTIVE comme chef décorateur
Les Quarantièmes rugissants de Christian de Chalonge 1981
Malevil de Christian de Chalonge 1977
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine de Coluche et Marc Monnet
Gloria de Claude Autant-Lara 1976
La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud 1975
Section spéciale de Costa-Gavras
Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau 1974
Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle
Les Charlots en folie : à nous quatre, cardinal ! de André Hunebelle 1972
The Day the clown cried de Jerry Lewis
Les Caïds de Robert Enrico
1971
Boulevard du rhum de Robert Enrico
1969
Castle keep de Sydney Pollack
Les Patates de Claude Autant-Lara
1967
Fantômas contre Scotland Yard de André Hunebelle
Aujourd’hui de Claude Autant-Lara (sketch du Plus vieux métier du monde)
1966
Un monde nouveau de Vittorio de Sica
1965
La Bestiole de Claude Autant-Lara (sketch de Humour noir)
Fantômas se déchaîne de André Hunebelle
1964
Topkapi de Jules Dassin
Patate de Robert Thomas
1963
Le Meurtrier de Claude Autant-Lara
Le Magot de Josefa de Claude Autant-Lara
1962
Phaedra de Jules Dassin
1961
Le Comte de Monte-Cristo de Claude Autant-Lara
Tu ne tueras point de Claude Autant-Lara
1960
Les Régates de San Francisco de Claude Autant-Lara
1959
Les Dragueurs de Jean-Pierre Mocky
La Jument verte de Claude Autant-Lara
1958
En cas de malheur de Claude Autant-Lara
Tamango de John Berry
Le Joueur de Claude Autant-Lara
1957
Celui qui doit mourir de Jules Dassin
1956
Cela s’appelle l’aurore de Luis Buñuel
La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara
1955
Les Mauvaises rencontres d’Alexandre Astaruc
Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara
1954
Le Blé en herbe de Claude Autant-Lara
French Cancan de Jean Renoir
L’Affaire Maurizius de Julien Duvivier
Le Rouge et le noir de Claude Autant-Lara
1953
Le Bon Dieu sans confession de Claude Autant-Lara
1952
Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois
1951
La Taverne de New Orléans de William Marshall
L’Auberge rouge de Claude Autant-Lara
Sans laisser d’adresse de Jean-Paul Le Chanois
1949
Manon de Henri-Georges Clouzot
Occupe-toi d’Amélie de Claude Autant-Lara
1947
Quai des orfèvres de Henri-Georges Clouzot
1946
L’Affaire du collier de la reine de Marcel L’Herbier
Pétrus de Marc Allégret
Le Diable au corps de Claude Autant-Lara
1945
Falbalas de Jacques Becker
Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson
La Ferme du pendu de Jean Dréville
1943
Le Ciel est à vous de Jean Grémillon
Adieu Léonard de Pierre Prévert
Lumière d’été de Jean Grémillon
1942
Dernier atout de Jacques Becker
1939
La Règle du jeu de Jean Renoir
- Comme membe de l'équipe de décoration
Moonraker de Lewis Gilbert 1938
Le Roman de Werther de Max Ophüls 1932
Mirages de Paris de Fedor Ozep
- Comme réalisateur
La Colère d’Eugène Ionesco (co-réalisateur de ce sketch des Sept péchés capitaux)
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