Endiablé, de Harold Ramis * *
Elliot est un employé parfaitement banal, intellectuellement assez limité, aux traits réguliers mais mous… Un type tellement médiocre qu’il en devient crispant, et tellement crispant qu’il est particulièrement solitaire, et moqué de toutes ses connaissances. Jusqu’au jour où une fille canon à tomber à genoux lui fait une proposition très épicée et très malhonnête : elle s’engage à réaliser sept de ses vœux, s’il veut bien lui vendre son âme. Car comment voulez-vous que le Diable tente qui que ce soit avec la sale tête que l’iconographie populaire lui a donnée ? Le Malin, pour se rendre irrésistible, se fait la tête de Liz Hurley.
Harold Ramis est un cinéaste doué, mais relativement peu exigeant avec ses dons. Roi à Hollywood de la « comédie à concept » depuis le remarquable Un jour sans fin (que nous avions su apprécier avant tout le monde, na), il est aussi capable de se vautrer dans des médiocrités de circonstance (Mafia Blues, que nous avions brocardé avant tout le monde, re-na). Endiablé est, disons… à mi-chemin. Le principe en est excitant… mais il faut rendre à César ce qui est à Stanley Donen : Endiablé est le remake de Fantasmes (1967). Certains passages sont dignes du disciple déviant d’Alain Resnais qu’est Ramis en secret (le générique, entre autres !). D’autres relèvent d’un comique assez laborieux, et sont sauvés par la brièveté inhérente à une structure « à sketches » assez ramassée (l’ensemble dure une heure et demi presque pile poil). Brendan Fraser se fait aider, pour changer en permanence de personnage selon les destinées que s’invente Elliot, par des maquillages assez lourds. Frances O’Connor s’en sort avec plus de simplicité.
Les seconds rôles sont assez insipides (la preuve en est que sans le générique de fin, je ne me serais jamais rendu compte que les mêmes acteurs reviennent dans chaque sketch !). L’espèce d’ange rendu nécessaire par le dénouement est joué par un type assez lumineux. Quant à Liz Hurley, elle imite l’Audrey Hepburn de Charade dans son élégance transformiste. L’ensemble est plaisant, si le spectateur consent à ne pas se montrer trop diabolique.
Cette critique a paru pour la première fois dans Le Petit spectateur – papier n°92
Durée : 1h33
Date de sortie : 21 février 2001
Pays : Etats-Unis
Scénario : Harold Ramis, Larry Gelbart, Peter Tolan
D’après le film écrit par : Peter Cook, Dudley Moore
Assistant réalisateur : Michael Haley
Production : Trevor Albert, Michael Haley, Suzanne Herrington, Harold Ramis
Décors : Rick Heinrichs
Photographie : Bill Pope
Son : Sandy Berman
Montage : Craig P. Herring
Effets visuels : Richard Edlund
Musique : David Newman
Le diable : Elizabeth Hurley
Alison Gardner / Nicole Delarusso : Frances O’Connor
Daniel / Esteban / Homme sur la plage / Lamar Garrett / Docteur Ngegitigegitibaba : Orlando Jones
Jerry / Alejandro / Homme sur la plage / Jerry Turner / Lance : Toby Huss
Bob / Roberto / Homme sur la plage / Bob Bob : Paul Adelstein
L’ange : Gabriel Casseus
Le prêtre : Brian Doyle-Murray
Harold Ramis est un cinéaste doué, mais relativement peu exigeant avec ses dons. Roi à Hollywood de la « comédie à concept » depuis le remarquable Un jour sans fin (que nous avions su apprécier avant tout le monde, na), il est aussi capable de se vautrer dans des médiocrités de circonstance (Mafia Blues, que nous avions brocardé avant tout le monde, re-na). Endiablé est, disons… à mi-chemin. Le principe en est excitant… mais il faut rendre à César ce qui est à Stanley Donen : Endiablé est le remake de Fantasmes (1967). Certains passages sont dignes du disciple déviant d’Alain Resnais qu’est Ramis en secret (le générique, entre autres !). D’autres relèvent d’un comique assez laborieux, et sont sauvés par la brièveté inhérente à une structure « à sketches » assez ramassée (l’ensemble dure une heure et demi presque pile poil). Brendan Fraser se fait aider, pour changer en permanence de personnage selon les destinées que s’invente Elliot, par des maquillages assez lourds. Frances O’Connor s’en sort avec plus de simplicité.
Les seconds rôles sont assez insipides (la preuve en est que sans le générique de fin, je ne me serais jamais rendu compte que les mêmes acteurs reviennent dans chaque sketch !). L’espèce d’ange rendu nécessaire par le dénouement est joué par un type assez lumineux. Quant à Liz Hurley, elle imite l’Audrey Hepburn de Charade dans son élégance transformiste. L’ensemble est plaisant, si le spectateur consent à ne pas se montrer trop diabolique.
Cette critique a paru pour la première fois dans Le Petit spectateur – papier n°92
Etienne Mahieux
- BANDE ANNONCE
- FICHE TECHNIQUE
Durée : 1h33
Date de sortie : 21 février 2001
Pays : Etats-Unis
Scénario : Harold Ramis, Larry Gelbart, Peter Tolan
D’après le film écrit par : Peter Cook, Dudley Moore
Assistant réalisateur : Michael Haley
Production : Trevor Albert, Michael Haley, Suzanne Herrington, Harold Ramis
Décors : Rick Heinrichs
Photographie : Bill Pope
Son : Sandy Berman
Montage : Craig P. Herring
Effets visuels : Richard Edlund
Musique : David Newman
- DISTRIBUTION
Le diable : Elizabeth Hurley
Alison Gardner / Nicole Delarusso : Frances O’Connor
Daniel / Esteban / Homme sur la plage / Lamar Garrett / Docteur Ngegitigegitibaba : Orlando Jones
Jerry / Alejandro / Homme sur la plage / Jerry Turner / Lance : Toby Huss
Bob / Roberto / Homme sur la plage / Bob Bob : Paul Adelstein
L’ange : Gabriel Casseus
Le prêtre : Brian Doyle-Murray
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