Belphégor, le fantôme du Louvre, de Jean-Paul Salomé *
Egypte, 1935. Alors, pour commencer, il faudrait interdire aux cinéastes de commencer leur film dans l’Egypte du début du siècle dernier. Egypte, 1935 (dis-je). Un égyptologue français moustachu découvre une tombe inviolée, et embarque la momie du propriétaire sur un cargo, direction le Louvre. Un seul survivant.
Le Louvre, 2000. On retrouve la momie en déménageant des salles, et comme elle est très très bizarre, on fait appel à une consoeur du British Museum pour lui tirer le portrait. Seulement voilà : d’étranges phénomènes commencent à se produire dans le plus grand musée du monde de France.
Vos salles de cinéma, 2001. Inspiré du roman d’Arthur Bernède, et plus directement du fameux feuilleton de Claude Barma qui fit hurler de terreur la France entière du temps qu’il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision, Belphégor de Jean-Paul Salomé se prépare à hanter le box-office. Malheureusement, il cumule de nombreux handicaps. Le moins grave (quoique) : une bande-son à coller la migraine au scribe accroupi. Boum boum boum boum boum ouin ouin ouin ouin ouin ziang ziang ziang ziang ziang pendant près de cent minutes, il y a des résistants qui ont fini par parler pour moins que ça.
Le plus dommage sur le plan artistique : une mise en scène qui promettait d’être élégante ; seulement voilà : Jean-Paul Salomé a coupé le début et la fin de chaque plan, et fait ses panoramiques beaucoup trop vite. Les acteurs ne regardent pas ce qu’ils voient, et du coup nous non plus. La légendaire rapidité des films de Hawks ou de Lubitsch était une affaire d’économie de moyens, et non pas de course contre la montre. Salomé n’a pas compris ça. Le plus consternant sur le plan feuilletonnesque : le fantôme est, dès le début, un fait acquis. Il y a un fantôme, pas de doute, il a une jolie petite gueule numérique, il a pris possession de Sophie Marceau. Zéro mystère, zéro doute, rien qui nous fasse vaciller sur notre chaise, sinon quelques éclats de génie chez les meilleurs des acteurs ; s’il fallait choisir, nous vanterions Julie Christie coincée dans l’ascenseur, et chantant une berceuse pour se donner du cœur au ventre.
Cet article a paru pour la première fois dans Le Petit spectateur — papier n°92 (février-mars 2001).
Durée : 1h37
Date de sortie : 4 avril 2001
Scénario : Jean-Paul Salomé, Jérôme Tonnerre, Danièle Thompson
D’après le roman de : Arthur Bernède
Assistant réalisateur : Guy Nicolas
Production : Alain Sarde
Décors : Michèle Abbé-Vannier
Photographie : Jean-François Robin
Son : Laurent Poirier, Gérard Lamps, Jérôme Thiault, Jean-Pierre Duret
Montage : Sylvie Landra
Effets visuels : Jérémie Leroux
Musique : Bruno Coulais
Martin : Frédéric Diefenthal
Inspecteur Verlac : Michel Serrault
Glenda Spender : Julie Christie
Bertrand Faussier : Jean-François Balmer
Simonnet : Lionel Abelanski
Suzanne Dupré : Françoise Lépine
Gardien-chef Mangin : François Levantal
Félix : Jacques Martial
Médecin militaire : Christian Hecq
Geneviève : Patachou
Fantôme du Père-Lachaise : Juliette Gréco
Le Louvre, 2000. On retrouve la momie en déménageant des salles, et comme elle est très très bizarre, on fait appel à une consoeur du British Museum pour lui tirer le portrait. Seulement voilà : d’étranges phénomènes commencent à se produire dans le plus grand musée du monde de France.
Vos salles de cinéma, 2001. Inspiré du roman d’Arthur Bernède, et plus directement du fameux feuilleton de Claude Barma qui fit hurler de terreur la France entière du temps qu’il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision, Belphégor de Jean-Paul Salomé se prépare à hanter le box-office. Malheureusement, il cumule de nombreux handicaps. Le moins grave (quoique) : une bande-son à coller la migraine au scribe accroupi. Boum boum boum boum boum ouin ouin ouin ouin ouin ziang ziang ziang ziang ziang pendant près de cent minutes, il y a des résistants qui ont fini par parler pour moins que ça.
Le plus dommage sur le plan artistique : une mise en scène qui promettait d’être élégante ; seulement voilà : Jean-Paul Salomé a coupé le début et la fin de chaque plan, et fait ses panoramiques beaucoup trop vite. Les acteurs ne regardent pas ce qu’ils voient, et du coup nous non plus. La légendaire rapidité des films de Hawks ou de Lubitsch était une affaire d’économie de moyens, et non pas de course contre la montre. Salomé n’a pas compris ça. Le plus consternant sur le plan feuilletonnesque : le fantôme est, dès le début, un fait acquis. Il y a un fantôme, pas de doute, il a une jolie petite gueule numérique, il a pris possession de Sophie Marceau. Zéro mystère, zéro doute, rien qui nous fasse vaciller sur notre chaise, sinon quelques éclats de génie chez les meilleurs des acteurs ; s’il fallait choisir, nous vanterions Julie Christie coincée dans l’ascenseur, et chantant une berceuse pour se donner du cœur au ventre.
Cet article a paru pour la première fois dans Le Petit spectateur — papier n°92 (février-mars 2001).
Etienne Mahieux
- BANDE ANNONCE
- FICHE TECHNIQUE
Durée : 1h37
Date de sortie : 4 avril 2001
Scénario : Jean-Paul Salomé, Jérôme Tonnerre, Danièle Thompson
D’après le roman de : Arthur Bernède
Assistant réalisateur : Guy Nicolas
Production : Alain Sarde
Décors : Michèle Abbé-Vannier
Photographie : Jean-François Robin
Son : Laurent Poirier, Gérard Lamps, Jérôme Thiault, Jean-Pierre Duret
Montage : Sylvie Landra
Effets visuels : Jérémie Leroux
Musique : Bruno Coulais
- DISTRIBUTION
Martin : Frédéric Diefenthal
Inspecteur Verlac : Michel Serrault
Glenda Spender : Julie Christie
Bertrand Faussier : Jean-François Balmer
Simonnet : Lionel Abelanski
Suzanne Dupré : Françoise Lépine
Gardien-chef Mangin : François Levantal
Félix : Jacques Martial
Médecin militaire : Christian Hecq
Geneviève : Patachou
Fantôme du Père-Lachaise : Juliette Gréco
2 Commentaires
20 juin 2008 à 14:49
c genial
20 juin 2008 à 14:51
Hum hum...
La bande-annonce ressemble à une parodie des Nuls !!
Etienne j'aime beaucoup ta critique critique !!! ;o)
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