Natalie Portman

Fille d’un médecin israélien et d’une artiste américaine, Natalie Hershlag (Portman est le nom de sa grand-mère), née à Jérusalem, a grandi à Washington puis à New York. C’est donc dans le rôle d’une petite new-yorkaise qu’elle fait ses grands débuts, à douze ans, dans le film de Luc Besson. Remarquée pour la maturité de son jeu, face à Jean Reno et à un briscard comme Gary Oldman, elle commence immédiatement une vraie carrière d’actrice (non sans obtenir une licence en psychologie à Harvard, ce qui n’a jamais fait de mal à personne…)
On lui confie précisément, dans un premier temps, des rôles de jeune fille manifestant, en raison de leur personnalité ou des circonstances, une maturité précoce. « I’m through with love / I’ll never fall again / I said adieu to love / Don’t ever call again / For I must have you or noone / And so I’m through with love » (1) chante son personnage, qui connaît ses classiques, dans Tout le monde dit I love you de Woody Allen, face à sa mère désemparée qui ne peut que répondre : « De quoi tu parles ? Tu as quatorze ans ! » De même, sauveuse du monde dans la catégorie juniors dans Mars Attacks ! de Tim Burton, elle y présidait la scène finale (et parodique) devant les ruines de la Maison blanche. Conséquence logique : c’est à elle qu’il revient d’interpréter la jeune reine Amidala dans les trois nouveaux Star wars de George Lucas.

C’est Amos Gitai qui la dégoupille dans Free Zone, en lui offrant le premier plan du film : dix minutes de crise de larmes, en plan fixe, à la lueur glauque d’une fenêtre de taxi, et au son ironique d’une ritournelle traditionnelle de la Pâque. Deux actrices avant elle ont réussi ce genre d’épreuve, désolé de sortir les grands noms, mais ce sont Renée Falconetti (dont les gros plans scandent la Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer) et Harriet Andersson (dans la scène inaugurale de Cris et chuchotements). Actrice américaine faussement égarée dans un film israélien expérimental (comme son personnage l’est en Terre Sainte, d’ailleurs), Portman est sidérante. L’expressionnisme de son jeu a depuis évoqué sans peine les visions hallucinées de Goya dans le nouveau film de Milos Forman ; on l’attend dans le prochain Wong Kar-Waï ; autant de maîtres qui donnent un éclat bien mérité à une carrière qui s’annonce impressionnante.
(1) « J’en ai fini avec l’amour / Je ne tomberai plus jamais amoureuse / J’ai dit à l’amour : adieu, / Ne me fais plus jamais signe / Car c’est toi qu’il me faut ou personne / Ainsi j’en ai fini avec l’amour » (Note du Service de Traduction des Standards du Jazz).
Etienne Mahieux
- FILMOGRAPHIE
Deux soeurs pour un roi de Justin Chadwick
A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
Le Merveilleux magasin de Mr Magorium de Zach Helm
2007
Les Fantômes de Goya de Milos Forman
My Blueberry nights de Wong Kar-Waï
2006
Faubourg Saint-Denis de Tom Tykwer (sketch de Paris, je t’aime)
2005
Domino one de Nick Louvel
Free zone de Amos Gitaï
Star Wars, épisode 3 : La Revenge des Sith de George Lucas
V pour Vendetta de James McTeigue
2004
Garden state de Zach Braff
Closer (entre adultes consentants) de Mike Nichols
2003
Retour à Cold Mountain de Anthony Minghella
2002
Star Wars, épisode 2 : L’Attaque des clones de George Lucas
Zoolander de Ben Stiller
2000
Où le cœur nous mène de Matt Williams
1999
Star Wars, épisode 1 : La Menace fantôme de George Lucas
Ma mère, moi et ma mère de Wayne Wang
1996
Beautiful girls de Ted Demme
Mars Attacks ! de Tim Burton
Tout le monde dit I love you de Woody Allen
1995
Heat de Michael Mann
1994
Léon de Luc Besson
Developing de Marya Cohn (c.m.)
Rubriques :
Focus,
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