Claude Piéplu (1923-2006)

Le comédien Claude Piéplu est mort, mercredi 24 mai 2006, à l'âge de 83 ans, des suites d'une longue maladie. Il était devenu, en 175 rôles au théâtre et près de 40 films, un maître de la dérision, dont la voix éraillée reste associée aux Shadoks.

Claude Piéplu était une gueule, dans 175 rôles au théâtre et près de 50 films. C'était surtout la voix des Shadoks, créatures d'un monde délirant apparu à la télévision juste avant Mai 68 : «Et pendant ce temps-là, les Shadoks pompaient. Et ils pompaient...» Né en 1923 à Paris, fils de cuisinier, Piéplu travaille à 15 ans comme grouillot dans une banque. Parallèlement, il suit des cours de théâtre. En 1956, sa carrière démarre vraiment sur les planches dans la compagnie de Jacques Fabbri et au cinéma dans Adorables Démons de Maurice Cloche. Des films cloches, il en tournera une multitude, comédies toutes plus tartes que quiches : Suivez-moi jeune homme, Du Rififi chez les femmes, Faites sauter la banque !, le Diable par la queue, Chaussette surprise, ou la série des Gendarmes. Quelques rôles lui sauvent la mise, chez Mocky (la Bourse ou la vie), Chabrol (Noces rouges), Polanski (le Locataire), Miller (la Meilleure Façon de marcher), Frot-Coutaz (Beau Temps mais orageux en fin de journée). Et surtout chez Buñuel, où il est, en 1972, le colonel baffeur du Charme discret de la bourgeoisie.A partir de 1968, sa voix le rend célèbre en récitant des Shadoks et des Gibis. Créées par le dessinateur Jacques Rouxel, légendées par Piéplu, les créatures provoquent par leur non-sens, se proposant comme philosophie de «saluer tout ce qui bouge et de repeindre tout le reste», avec comme argument suprême que, «s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème». Quatre programmes de 52 épisodes se succèdent jusqu'à la fin des années 70. Depuis, Piéplu jouait surtout des textes contemporains, consacrant beaucoup de temps à deux passions : le pacifisme et la collection. Mort mercredi à 83 ans, il sera enterré mardi. «C'est tout pour aujourd'hui ...»

Source : www.liberation.fr

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