Willy Holt (1921-2007)
Chef décorateur franco-américain, né en Floride et mort à Paris le 22 juin 2006, Willy Holt a collaboré à des films mémorables de grands cinéastes, et a reçu en 1988 le César du meilleur décor pour Au revoir les enfants. Il a également contribué à transmettre la mémoire de la Résistance et de la déportation.
William Holt, né en Floride, a fait ses études en France où sa mère est peintre. Devenu dessinateur de mode, il participa à un mouvement de Résistance dans la région de Grenoble, où la Gestapo l’arrêta en 1943. Cru juif, il est déporté à Auschwitz, dont il revient vivant mais dont il refusera de parler pendant plus de cinquante ans.
Ayant proposé à la télévision balbutiante une émission sur la mode, Willy Holt entre ainsi dans le monde de l’audiovisuel, et conçoit des décors pour l’O.R.T.F., en même temps qu’il travaille pour le cirque et le cabaret. Ses origines américaines et l’amitié d’un producteur de télévision l’amènent à concevoir les décors du Train, que le réalisateur John Frankenheimer vient tourner en France.
Willy Holt devient alors l’interlocuteur privilégié des cinéastes américains qui viennent tourner en France, de Stanley Donen à Anatole Litvak, Arthur Penn, Woody Allen, Otto Preminger, et tout particulièrement Fred Zinnemann. Il conçoit également les décors de Paris brûle-t-il ? de René Clément, production en partie américaine. A partir des années 1970, il travaille également pour des cinéastes français : Jean-Paul Rappeneau, Jean-Marie Poiré ou Pierre Tchernia, avec lequel il entame une collaboration au long cours. Lorsque l’ancienne Idhec, la plus prestigieuse école de cinéma française, devient la Femis, c’est Willy Holt qui dirige le département décors.
On ne peut pas dire qu’il existe un « style Willy Holt » car celui-ci s’est toujours montré soucieux d’une collaboration étroite avec les cinéastes, et avec les chefs-opérateurs, de sorte que son travail s’intègre toujours dans le projet visuel du film. Il a ainsi réussi des grands écarts parfois spectaculaires, notamment entre les deux travaux qui ont représenté le sommet de sa carrière, Au revoir les enfants et Milou en mai de Louis Malle, où la continuité entre le décor reconstitué et les extérieurs est sidérante : ces reconstitutions de l’Histoire proche (la seconde guerre mondiale et mai 1968) reposent sur le choix très précis des objets, la clarté de l’espace, et n’ont pas été égalées. En revanche, le dernier film de Willy Holt, Mon homme de Bertrand Blier (1996), aux décors de studio onirique, représente un hymne au travail créatif du décorateur ; Willy Holt s’y approche du style d’Alexandre Trauner ou de Christian Bérard.
Mon homme de Bertrand Blier
1993
La Soif de l’or de Gérard Oury
1992
Lunes de fiel de Roman Polanski
1991
La Pagaille de Pascal Thomas
1990
Milou en mai de Louis Malle
1987
Au revoir les enfants de Louis Malle
1986
A State of emergency de Richard C. Bennett
1985
Les Enragés de Pierre-William Glenn
Target de Arthur Penn
1983
Le Ruffian de José Giovanni
Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré
L’Ami de Vincent de Pierre Granier-Deferre
Tout le monde peut se tromper de Jean Couturier
1982
Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré
Five days one summer de Fred Zinnemann
1981
Une affaire d’hommes de Nicolas Ribowski
1979
An almost perfect affair de Michael Ritchie
La Gueule de l’autre de Pierre Tchernia
1977
L’Homme pressé d’Edouard Molinaro
Julia de Fred Zinnemann
1976
Comme un boomerang de José Giovanni
Le Chasseur de chez Maxim’s de Claude Vital
1975
Rosebud de Otto Preminger
Guerre et amour de Woody Allen
Le Gitan de José Giovanni
1974
Les Gaspards de Pierre Tchernia
Marseille contrat de Robert Parrish
1973
Chacal de Fred Zinnemann
1972
Le Viager de Pierre Tchernia
1971
Les Mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau
1970
La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil d’Anatole Litvak
1969
L’Escalier de Stanley Donen
1968
The Sergeant de John Flynn
1967
Two for the road de Stanley Donen
1966
Paris brûle-t-il ? de René Clément
Un beau dimanche de François Villiers (TV)
1965
Up from the beach de Robert Parrish
1964
Le Train de John Frankenheimer
1953
Les Quatre mousquetaires de Gilles Margaritis (c.m.)
William Holt, né en Floride, a fait ses études en France où sa mère est peintre. Devenu dessinateur de mode, il participa à un mouvement de Résistance dans la région de Grenoble, où la Gestapo l’arrêta en 1943. Cru juif, il est déporté à Auschwitz, dont il revient vivant mais dont il refusera de parler pendant plus de cinquante ans.
Ayant proposé à la télévision balbutiante une émission sur la mode, Willy Holt entre ainsi dans le monde de l’audiovisuel, et conçoit des décors pour l’O.R.T.F., en même temps qu’il travaille pour le cirque et le cabaret. Ses origines américaines et l’amitié d’un producteur de télévision l’amènent à concevoir les décors du Train, que le réalisateur John Frankenheimer vient tourner en France.
Willy Holt devient alors l’interlocuteur privilégié des cinéastes américains qui viennent tourner en France, de Stanley Donen à Anatole Litvak, Arthur Penn, Woody Allen, Otto Preminger, et tout particulièrement Fred Zinnemann. Il conçoit également les décors de Paris brûle-t-il ? de René Clément, production en partie américaine. A partir des années 1970, il travaille également pour des cinéastes français : Jean-Paul Rappeneau, Jean-Marie Poiré ou Pierre Tchernia, avec lequel il entame une collaboration au long cours. Lorsque l’ancienne Idhec, la plus prestigieuse école de cinéma française, devient la Femis, c’est Willy Holt qui dirige le département décors.
On ne peut pas dire qu’il existe un « style Willy Holt » car celui-ci s’est toujours montré soucieux d’une collaboration étroite avec les cinéastes, et avec les chefs-opérateurs, de sorte que son travail s’intègre toujours dans le projet visuel du film. Il a ainsi réussi des grands écarts parfois spectaculaires, notamment entre les deux travaux qui ont représenté le sommet de sa carrière, Au revoir les enfants et Milou en mai de Louis Malle, où la continuité entre le décor reconstitué et les extérieurs est sidérante : ces reconstitutions de l’Histoire proche (la seconde guerre mondiale et mai 1968) reposent sur le choix très précis des objets, la clarté de l’espace, et n’ont pas été égalées. En revanche, le dernier film de Willy Holt, Mon homme de Bertrand Blier (1996), aux décors de studio onirique, représente un hymne au travail créatif du décorateur ; Willy Holt s’y approche du style d’Alexandre Trauner ou de Christian Bérard.
Etienne Mahieux
- FILMOGRAPHIE COMME CHEF DECORATEUR
Mon homme de Bertrand Blier
1993
La Soif de l’or de Gérard Oury
1992
Lunes de fiel de Roman Polanski
1991
La Pagaille de Pascal Thomas
1990
Milou en mai de Louis Malle
1987
Au revoir les enfants de Louis Malle
1986
A State of emergency de Richard C. Bennett
1985
Les Enragés de Pierre-William Glenn
Target de Arthur Penn
1983
Le Ruffian de José Giovanni
Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré
L’Ami de Vincent de Pierre Granier-Deferre
Tout le monde peut se tromper de Jean Couturier
1982
Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré
Five days one summer de Fred Zinnemann
1981
Une affaire d’hommes de Nicolas Ribowski
1979
An almost perfect affair de Michael Ritchie
La Gueule de l’autre de Pierre Tchernia
1977
L’Homme pressé d’Edouard Molinaro
Julia de Fred Zinnemann
1976
Comme un boomerang de José Giovanni
Le Chasseur de chez Maxim’s de Claude Vital
1975
Rosebud de Otto Preminger
Guerre et amour de Woody Allen
Le Gitan de José Giovanni
1974
Les Gaspards de Pierre Tchernia
Marseille contrat de Robert Parrish
1973
Chacal de Fred Zinnemann
1972
Le Viager de Pierre Tchernia
1971
Les Mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau
1970
La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil d’Anatole Litvak
1969
L’Escalier de Stanley Donen
1968
The Sergeant de John Flynn
1967
Two for the road de Stanley Donen
1966
Paris brûle-t-il ? de René Clément
Un beau dimanche de François Villiers (TV)
1965
Up from the beach de Robert Parrish
1964
Le Train de John Frankenheimer
1953
Les Quatre mousquetaires de Gilles Margaritis (c.m.)
Rubriques :
Hommages,
Willy Holt
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