Gillo Pontecorvo (1919-2006)
Cinéaste engagé, comme le prouvent les sujets de la presque totalité de ses films de fiction, peu nombreux eu égard à sa renommée, Gillo Pontecorvo a longtemps raté son rendez-vous avec le public français, victime de la censure gaulliste… et d’un travelling malencontreux. Il es décédé à Rome le 12 octobre 2006.
Né à Pise, Gilberto Pontecorvo se tourna vers le cinéma après des études de chimie ; acteur d’occasion, il est assistant de Steno, Yves Allégret, Cesare Zavattini et Mario Monicelli puis réalise plusieurs documentaires, une veine qu’il poursuivra jusqu’aux années 2000. Il aborde la fiction en 1956 par Giovanna, épisode du film à sketches La Rose des vents. Son premier long-métrage, l’année suivante, est La Grande route bleue dont la vedette est Yves Montand. Il accède à la notoriété internationale avec Kapo (1959), un film sur les camps de concentration à l’origine d’un premier débat sur la représentation de la Shoah. Dans les Cahiers du cinéma de l’époque, Jacques Rivette signe un article enflammé, « De l’abjection », qui reproche au cinéaste italien un travelling venant recadrer le corps d’une jeune femme (Emmanuelle Riva) qui se suicide en se jetant sur une barrière électrifiée.
L’article fit date, et la réputation de Pontecorvo était désormais compromise en France. Ses intentions et sa maîtrise technique étaient pourtant hors de cause, comme le prouva La Bataille d’Alger, Lion d’Or de Venise en 1966, interdit en France pendant cinq ans, et dont la ressortie récente — qui permit sa véritable découverte — rencontra un accueil chaleureux en raison de son impressionnant réalisme. Ses deux derniers longs-métrages de fiction traitent également de sujets politiques, mais cette fois avec le concours des fastes du cinéma populaires : Queimada (1969) où Marlon Brando joue un mercenaire négociant les rapports entre les colons britanniques et une colonie d’esclaves révoltés, et Ogro (1979), qui traite du problème du terrorisme, opposant des nationalistes basques au régime franquiste finissant. Figure du cinéma italien dont il a toujours cherché à défendre l’indépendance artistique et économique, Gillo Pontecorvo fut le directeur de la Mostra de Venise de 1992 à 1996.
2003 Firenze, il nostro domani
2001 Un autre monde est possible (collectif)
1997 Nostalgia di protezione (sketch du film I Corti Italiani)
1989 Udine (sketch du film 12 registi per 12 città)
1979 Ogre avec Gian Maria Volontè, Angela Molina, Nicole Garcia
1969 Queimada avec Marlon Brando
1963 Paras
1959 Kapo avec Laurent Terzieff, Emmanuelle Riva, Pane e zolfo
1957 La Grande route bleue avec Yves Montand, Alida Valli, Francisco Rabal
1955 Giovanna (sketch du film La Rose des vents)
Né à Pise, Gilberto Pontecorvo se tourna vers le cinéma après des études de chimie ; acteur d’occasion, il est assistant de Steno, Yves Allégret, Cesare Zavattini et Mario Monicelli puis réalise plusieurs documentaires, une veine qu’il poursuivra jusqu’aux années 2000. Il aborde la fiction en 1956 par Giovanna, épisode du film à sketches La Rose des vents. Son premier long-métrage, l’année suivante, est La Grande route bleue dont la vedette est Yves Montand. Il accède à la notoriété internationale avec Kapo (1959), un film sur les camps de concentration à l’origine d’un premier débat sur la représentation de la Shoah. Dans les Cahiers du cinéma de l’époque, Jacques Rivette signe un article enflammé, « De l’abjection », qui reproche au cinéaste italien un travelling venant recadrer le corps d’une jeune femme (Emmanuelle Riva) qui se suicide en se jetant sur une barrière électrifiée.
L’article fit date, et la réputation de Pontecorvo était désormais compromise en France. Ses intentions et sa maîtrise technique étaient pourtant hors de cause, comme le prouva La Bataille d’Alger, Lion d’Or de Venise en 1966, interdit en France pendant cinq ans, et dont la ressortie récente — qui permit sa véritable découverte — rencontra un accueil chaleureux en raison de son impressionnant réalisme. Ses deux derniers longs-métrages de fiction traitent également de sujets politiques, mais cette fois avec le concours des fastes du cinéma populaires : Queimada (1969) où Marlon Brando joue un mercenaire négociant les rapports entre les colons britanniques et une colonie d’esclaves révoltés, et Ogro (1979), qui traite du problème du terrorisme, opposant des nationalistes basques au régime franquiste finissant. Figure du cinéma italien dont il a toujours cherché à défendre l’indépendance artistique et économique, Gillo Pontecorvo fut le directeur de la Mostra de Venise de 1992 à 1996.
Etienne Mahieux
- FILMOGRAPHIE (LONGS METRAGES)
2003 Firenze, il nostro domani
2001 Un autre monde est possible (collectif)
1997 Nostalgia di protezione (sketch du film I Corti Italiani)
1989 Udine (sketch du film 12 registi per 12 città)
1979 Ogre avec Gian Maria Volontè, Angela Molina, Nicole Garcia
1969 Queimada avec Marlon Brando
1963 Paras
1959 Kapo avec Laurent Terzieff, Emmanuelle Riva, Pane e zolfo
1957 La Grande route bleue avec Yves Montand, Alida Valli, Francisco Rabal
1955 Giovanna (sketch du film La Rose des vents)
Rubriques :
Gillo Pontecorvo,
Hommages
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