Casino Royale, de Martin Campbell * *
Aller voir un film racontant les aventures de James Bond c'est parfois un peu comme un reflexe pavlovien : on y va parce que l'affiche indique "James Bond". Mais pour ma part j'etais fort décu des précédents car je trouvais le héros bien trop dénaturé : ce n'etait plus le James Bond de mon enfance, c'était quelque chose de modernisé et sans goût. Donc forcément quand un nouveau film parlant de James Bond sort, je vais illogiquement le voir tout en me demandant pourquoi je me fais à nouveau avoir...
Dans ma tête James Bond, c'était Sean Connery dans l'habit d'un tueur britannique au flegme sans pareil. Si Arsène Lupin vole les bijoux des dames puis leur offre des fleurs, Bond expédie les méchants dans l'autre monde pour se retrouver un verre de champagne à la main et la femme du méchant dans l'autre.
Mon problème avec James Bond c'était qu'il était devenu un objet publicitaire et qu'au fond il n'y avait plus rien de vraiment bondien dans les précédents : cela se passait de nos jours (James Bond, ça se déroule tout de même durant la guerre froide, pourquoi aucun film précédent n'a jugé bon d'expliquer pourquoi James Bond peut passer de la guerre froide à notre époque sans se prendre une ride ?), les publicitaires se battaient pour faire paraître leur produit à l'intérieur du film et la fille du film n'avait pas franchement plus d'intérêt qu'une autre fille d'un autre film d'action. Bref pour moi ce n'était plus James Bond, mais un type qui portait le même nom. Or, je ne sais pas si c'est le fait que Casino Royale soit réellement inspiré d'un ouvrage de Ian Flemming (et pas complètement inventé comme certains films de la saga) mais là j'avoue avoir trouvé quelque chose de neuf et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Paradoxalement le film raconte la première mission de James Bond mais cela se passe entièrement à notre époque. Plutôt que de se trouver dans une situation bâtarde ou un héros de la guerre froide se retrouve tout frais en l'an 2000, le scénariste a carrément choisi la cassure. On prend un nouveau James Bond et on recommence tout. Première constatation : on sent que le scénariste hésite. On ne réinvente pas James Bond facilement. Il y a des moments de flottement surtout vers le début : le nouveau James Bond sera-t'il sérieux ou non ? Franchement, le début du film se le demande : la poursuite du début cumule les pires clichés des films d'action, à tel point que je me suis demandé si cela était parodique tellement ce n'était pas possible qu'un scénariste se prenne au sérieux en écrivant cela. Puis James Bond s'affine : là où Sean Connery affichait la classe britannique avec un air de premier de la classe, Daniel Craig fait plutôt figure du cancre sympathique et bon en sport. James Bond apparaît alors comme indiscipliné, rebelle mais également beaucoup plus humain : en effet, il se trompe, se fait berner, pète les plombs, se fait bêtement empoisonner... Bref c'est un héros qui fait des erreurs et qui n'est pas un surhomme (d'ailleurs il n'a même pas les tablettes de chocolat apparentes quand il se promène sur la plage, il n'est vraiment pas sérieux pour un James Bond...). J'avoue que c'est appréciable, enfin j'ai l'impression d'avoir quelqu'un de vivant sur l'écran et pas un robot né pour tuer.
Puis, vers la fin, le scénariste se lâche : James Bond fait ce qu'aucun autre James Bond n'a jamais fait dans un film précédent (de mémoire de fan cependant, donc faillible). Je ne vous dit pas quoi mais j'avoue que c'est ça qui est appréciable : le héros de la guerre froide est mort, le nouveau james bond est donc totalement différent sans être pour autant un robot. Là j'apprécie et je ne demande qu'à voir la suite. Et le reste me direz vous ? La technique cinématographique, la direction d'acteurs, l'éclairage et tout ce qui fait un film ? Bon vous savez c'est un James Bond, donc les méchants ne jouent pas vraiment : ils ont des têtes de méchants c'est tout ce qu'on leur demande. Quant à James Bond il ne se fatigue même plus à faire son enquête : il cherche carrément la localisation des méchants grâce à internet. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? M'enfin on ne va pas voir un James Bond pour tout cela, sinon ça se saurait...
Date de sortie : 22 novembre 2006
Durée : 2h18
Réalisation : Martin Campbell
Scénario : Neal Purvis, Robert Wade, Pail Haggis, d'après le roman de Ian Flemming
Montage : Stuart Baird
Photo : Phil Méheux
Décors : Peter Lamont
Musique : David Arnold
Production : Eon productions, Columba Pictures, MGM
Distribution : Gaumont Columbia TriStar
Mads Mikkelsen : Le Chiffre
Judi Dench : M
Eva Green : Vesper Lynd
Jeffrey Wright : Felix Leiter
Giancarlo Giannini : Mathis
Carlos Leal : Directeur du casino
Caterina Murino : Solange
Simon Abkarian : Dimitrios
Tobias Menzies : Villiers
Ivana Milicevic : Valenka
Clemens Schik : Kratt
Ludger Pistor : Mendel
Claudio Santamaria : Carlos
Dans ma tête James Bond, c'était Sean Connery dans l'habit d'un tueur britannique au flegme sans pareil. Si Arsène Lupin vole les bijoux des dames puis leur offre des fleurs, Bond expédie les méchants dans l'autre monde pour se retrouver un verre de champagne à la main et la femme du méchant dans l'autre.
Mon problème avec James Bond c'était qu'il était devenu un objet publicitaire et qu'au fond il n'y avait plus rien de vraiment bondien dans les précédents : cela se passait de nos jours (James Bond, ça se déroule tout de même durant la guerre froide, pourquoi aucun film précédent n'a jugé bon d'expliquer pourquoi James Bond peut passer de la guerre froide à notre époque sans se prendre une ride ?), les publicitaires se battaient pour faire paraître leur produit à l'intérieur du film et la fille du film n'avait pas franchement plus d'intérêt qu'une autre fille d'un autre film d'action. Bref pour moi ce n'était plus James Bond, mais un type qui portait le même nom. Or, je ne sais pas si c'est le fait que Casino Royale soit réellement inspiré d'un ouvrage de Ian Flemming (et pas complètement inventé comme certains films de la saga) mais là j'avoue avoir trouvé quelque chose de neuf et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Paradoxalement le film raconte la première mission de James Bond mais cela se passe entièrement à notre époque. Plutôt que de se trouver dans une situation bâtarde ou un héros de la guerre froide se retrouve tout frais en l'an 2000, le scénariste a carrément choisi la cassure. On prend un nouveau James Bond et on recommence tout. Première constatation : on sent que le scénariste hésite. On ne réinvente pas James Bond facilement. Il y a des moments de flottement surtout vers le début : le nouveau James Bond sera-t'il sérieux ou non ? Franchement, le début du film se le demande : la poursuite du début cumule les pires clichés des films d'action, à tel point que je me suis demandé si cela était parodique tellement ce n'était pas possible qu'un scénariste se prenne au sérieux en écrivant cela. Puis James Bond s'affine : là où Sean Connery affichait la classe britannique avec un air de premier de la classe, Daniel Craig fait plutôt figure du cancre sympathique et bon en sport. James Bond apparaît alors comme indiscipliné, rebelle mais également beaucoup plus humain : en effet, il se trompe, se fait berner, pète les plombs, se fait bêtement empoisonner... Bref c'est un héros qui fait des erreurs et qui n'est pas un surhomme (d'ailleurs il n'a même pas les tablettes de chocolat apparentes quand il se promène sur la plage, il n'est vraiment pas sérieux pour un James Bond...). J'avoue que c'est appréciable, enfin j'ai l'impression d'avoir quelqu'un de vivant sur l'écran et pas un robot né pour tuer.
Puis, vers la fin, le scénariste se lâche : James Bond fait ce qu'aucun autre James Bond n'a jamais fait dans un film précédent (de mémoire de fan cependant, donc faillible). Je ne vous dit pas quoi mais j'avoue que c'est ça qui est appréciable : le héros de la guerre froide est mort, le nouveau james bond est donc totalement différent sans être pour autant un robot. Là j'apprécie et je ne demande qu'à voir la suite. Et le reste me direz vous ? La technique cinématographique, la direction d'acteurs, l'éclairage et tout ce qui fait un film ? Bon vous savez c'est un James Bond, donc les méchants ne jouent pas vraiment : ils ont des têtes de méchants c'est tout ce qu'on leur demande. Quant à James Bond il ne se fatigue même plus à faire son enquête : il cherche carrément la localisation des méchants grâce à internet. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? M'enfin on ne va pas voir un James Bond pour tout cela, sinon ça se saurait...
Eric Jaich
- BANDE ANNONCE
- LIENS INTERNET
- FICHE TECHNIQUE
Date de sortie : 22 novembre 2006
Durée : 2h18
Réalisation : Martin Campbell
Scénario : Neal Purvis, Robert Wade, Pail Haggis, d'après le roman de Ian Flemming
Montage : Stuart Baird
Photo : Phil Méheux
Décors : Peter Lamont
Musique : David Arnold
Production : Eon productions, Columba Pictures, MGM
Distribution : Gaumont Columbia TriStar
- DISTRIBUTION
Mads Mikkelsen : Le Chiffre
Judi Dench : M
Eva Green : Vesper Lynd
Jeffrey Wright : Felix Leiter
Giancarlo Giannini : Mathis
Carlos Leal : Directeur du casino
Caterina Murino : Solange
Simon Abkarian : Dimitrios
Tobias Menzies : Villiers
Ivana Milicevic : Valenka
Clemens Schik : Kratt
Ludger Pistor : Mendel
Claudio Santamaria : Carlos
2 Commentaires
6 juin 2008 à 13:25
Un James Bond blond ?? :0 Franchement j'ai du mal. En plus celui-là est plutôt laid. Et puis je suis une nostalgique, alors je préfère forcément l'authentique, le vrai JB interprété par Sean Connery ! :coeur
6 juin 2008 à 13:25
Cher Excalibur Junior, comment ne pas te reconnaître à ton ineffable façon d'appeler "technique" la mise en scène ?
Hum hum, je crois que ton incognito vole en éclats... :D
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