Pirates des Caraïbes : jusqu’au bout du monde, de Gore Verbinski * *

Résumer le point de départ de l’intrigue de ce troisième volet est au-dessus de mes forces. Elle prend ses sources dans les deux précédents, et comporte beaucoup d’éléments implicites et manifestement pas tout à fait clairs dans l’esprit des scénaristes eux-mêmes. Les retournements d’alliance se succèdent à un tel rythme que les motivations des personnages sont d’une totale obscurité. Par exemple, j’ai bien l’impression — il faudrait que je retourne aller voir — qu’ils sont tous d’accord pour réunir le Tribunal des Frères de la côte avant d’avoir un motif pour la réunion (certes il y a l’alliance nécessaire face à Lord Beckett, mais manifestement ils découvrent tout de la procédure à suivre une fois la réunion commencée !). Une scène de négociations commence par un échange d’otages absolument immotivé mais nécessaire pour mettre en place les péripéties suivantes. Et ainsi de suite.
Bref, soyons honnêtes, n’étant qu’un modeste agrégé de lettres, je n’ai pas tout compris. Il faut supposer que les spectateurs qui font un triomphe à Pirates des Caraïbes : jusqu’au bout du monde ont revu quinze fois les deux précédents volets sur DVD, ou bien se moquent éperdument du scénario. La seconde option paraît plus probable.
Pirates des Caraïbes : jusqu’au bout du monde est donc, encore une fois, essentiellement un tour de train fantôme, d’autant que le mélange des genres tourne ici au bénéfice du fantastique et de l’irrationnel (plus ou moins organisé par le paganisme antique). Gore Verbinski aligne les scènes spectaculaires, pour finir par un incroyable abordage au cœur du maelström — dont le vaisseau vainqueur se tirera ensuite comme qui rigole, ce qui est caractéristique du caractère absolument théorique des obstacles dans ce film où il est bien rare de mourir sans ressusciter de trois ou quatre façons différentes (l’erreur de montage n’étant pas la moins amusante).

Etienne Mahieux
- BANDE ANNONCE
- FICHE TECHNIQUE
Pays : Etats-Unis
Durée : 2h38
Date de sortie : 23 mai 2007
Scénario : Ted Elliott, Terry Rossio, Stuart Beattie, Jay Wolpert
Assistant réalisateur : David H. Venghaus jr.
Production : Jerry Bruckheimer
Décors : Rick Heinrichs
Photographie : Dariusz Wolski
Son : Dennis Rogers, Lee Orloff
Montage : Stephen E. Rivkin, Craig Wood
Effets visuels : Charles Gibson, John Knoll
Musique : Hans Zimmer
- DISTRIBUTION
Will Turner : Orlando Bloom
Elizabeth Swann : Keira Knightley
Barbossa : Geoffrey Rush
Davy Jones : Bill Nighy
Tia Dalma : Naomie Harris
Sao Feng : Chow Yun-Fat
Gibbs : Kevin R. McNally
Lord Cutler Beckett : Tom Hollander
Pintel : Lee Arenberg
Ragetti : Mackenzie Crook
« Bootstrap » Bill Turner : Stellan Skarsgård
Teague : Keith Richards
Norrington : Jack Davenport
Le gouverneur Weatherby Swann : Jonathan Pryce
Soyez le premier à commenter cet article !
Enregistrer un commentaire