Jane Wyman (1917-2007)
A peine un entrefilet dans Le Monde pour saluer Jane Wyman qui vient de mourir, le 10 septembre 2007 ? Certes moins populaire en France qu’aux Etats-Unis, et associée à l’un des films les plus fragiles d’Hitchcock (1), Le Grand alibi, elle n’en reste pas moins une figure importante de l’Hollywood de l’âge d’or.
De son vrai nom Sarah Jane Mayfield, orpheline ballottée entre la Californie et le Missouri, Jane Wyman débuta comme chanteuse à la radio. Ce sont donc des emplois de « girl » dans des comédies musicales qui constituent ses débuts, encore anonymes, à Hollywood où, très jeune encore, elle ment sur sa date de naissance pour se faire engager. Dirigée par des cinéastes prestigieux pour ses tout premiers films, elle cachetonne ensuite dans des films de deuxième catégorie pour la Warner Bros qui l’a engagée sous contrat. Il n’y a qu’à voir sa filmographie pléthorique pour l’année 1936. C’est l’année suivante qu’elle figure pour la première fois au générique d’un film dans un rôle à peu près consistant, et sous le nom de Jane Wyman. Elle tient les premiers rôles dans des courts-métrages, puis des séries B de double programme comme Public wedding de Nick Grinde et d’autres films de cinéastes bien oubliés comme Noel M. Smith, Lewis Seiler, Ray Enright…
Mais le travail finit par payer, et la notoriété de Jane Wyman grandit au début des années 1940, qui la voient intégrer progressivement le star system et les productions de prestige. C’est The Lost week-end de Billy Wilder qui en fait une véritable vedette. Elle tourne alors avec Cary Grant ou Gregory Peck sous la direction de Michael Curtiz ou Raoul Walsh.
Considérée en raison de ses débuts comme une actrice de comédie, Jane Wyman a aussi figuré dans plusieurs westerns, un physique relativement discret la recommandant pour des rôles d’américaine moyenne. Mais en la distribuant dans un film noir, Wilder lui avait permis de montrer son talent pour la composition et sa sensibilité dramatique. Ce sont ces qualités qui lui valent l’Oscar de la meilleure actrice pour un rôle de sourde-muette (sans une ligne de dialogue donc !) dans Johnny Belinda de Jean Negulesco, et de figurer dans Le Grand alibi, précisément dans le rôle d’une actrice qui utilise son talent pour approcher une inquiétante femme fatale (jouée, elle, par Marlene Dietrich dans la tradition des héroïnes hitchcockiennes). Enfin, Jane Wyman est, face à Rock Hudson, l’héroïne de deux des plus beaux films de Douglas Sirk, Le Secret magnifique et Tout ce que le ciel permet.
A partir du milieu des années 1950, toutefois, elle s’égara à la télévision, où elle eut même la responsabilité d’une série télévisée qui lui était toute dévouée. Elle tourna dans un bref téléfilm de John Ford, mais sur le plan de l’intérêt artistique, sa carrière était terminée. Elle évolua tranquillement comme guest star d’une série télévisée à l’autre, avant la dernière grande étape de sa carrière : le rôle central du soap opera Falcon Crest, qu’elle tint pendant près de dix ans malgré des ennuis de santé. Ceci dit Falcon Crest relève plus du musée des Arts et traditions populaires que de l’histoire du cinéma…
Jane Wyman avait été un temps mariée à Ronald Reagan, rencontré sur le tournage de Brother rat de William Keighley.
(1) J’ai dit fragile, pas mauvais. (Note à l’adresse des hitchcockiens fanatiques, pour qu’ils ne rayent pas la mienne de leur carnet).
The Visitor de Victoria Hochberg (épisode de la série télévisée Dr. Quinn, femme médecin)
1981
Falcon crest, série télévisée (jusqu’en 1990)
1980
Another time, another place (épisode de la série télévisée The Love boat)
To see an angel die de Dennis Donnelly (épisode de la série télévisée Drôles de dames)
1979
The Incredible journey of doctor Meg Laurel de Guy Green (TV)
1974
The Desertion of Keith Ryder de Harry Falk (épisode de la série télévisée Owen Marshall : counselor at law)
1973
And other things I may not see (épisode de The Bold ones : the new doctors)
Amanda Fallon de James Lairs (TV)
1972
If I should die before I wake de Bernard Girard (épisode de la série télévisée The Sixth sense)
Discovery at fourteen (épisode de la série télévisée The Bold ones : the new doctors)
1971
The Failing of Raymond de Boris Sagal (TV)
1970
The Hermit (épisode de Insight)
1969
How to commit marriage de Norman Panama
1967
Who does allow good men to suffer ? (épisode de la série télévisée Insight)
1966
When hell froze (épisode de la série télévisée Bob Hope presents the Crystal theatre)
1964
The Younger generation (épisode de la série télévisée The Bell telephone hour)
1962
Bon voyage ! de James Nelson
The Wagon train mutiny (épisode de Wagon train)
1961
Death leaves a tip de Joseph H. Lewis (épisode de la série télévisée The Investigators)
1960
Pollyanna de David Swift
Lady on the brink de Frank Arrigo (épisode de la série télévisée Checkmate)
Dr. Kate (épisode de la série télévisée Westinghouse Desilu playhouse)
1959
Holiday for lovers de Henry Levin
A deadly guest (épisode de la série télévisée Lux playhouse)
1958
The Doctor Willoughby story de Allen H. Miner (épisode de la série télévisée Wagon train)
1956
Miracle in the rain de Rudolph Maté
1955
Lucy Gallant de Robert Parrish
Jane Wyman presents The Fireside theatre (série télévisée)
The Bamboo cross de John Ford (TV)
Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk
1954
Le Secret magnifique de Douglas Sirk
Amelia (épisode de General Electric Theater, série télévisée)
Summer Playhouse de Robert Ellis Miller et Philip Rapp (TV)
1953
Let’s do it again de Alexander Hall
So big de Robert Wise
1952
The story of Will Rogers de Michael Curtiz
Just for you de Elliott Nugent
1951
Three guys named Mike de Charles Walters
Here comes the groom de Frank Capra
La Femme au voile bleu de Curtis Bernhardt et Busby Berkeley
1950
Le Grand alibi de Alfred Hitchcock
La Ménagerie de verre de Irving Rapper
1949
A kiss in the dark de Delmer Daves
The lady takes a sailor de Michael Curtiz
1948
Johnny Belinda, l’enfant du silence de Jean Negulesco
1947
Cheyenne de Raoul Walsh
Magic town de William Wellman
1946
One more tomorrow de Peter Godfrey
Jody et le faon de Clarence Brown
Night and day de Michael Curtiz
1945
Le Poison de Billy Wilder
1944
Make your own bed de Peter Godfrey
The Doughgirls de James V. Kern
Crime by night de William Clemens
1943
Princess O’Rourke de Norman Krasna
1942
Larceny, inc. de Lloyd Bacon
Footlight serenade de Gregory Ratoff
Mon espion favori de Tay Garnett
1941
Lune de miel à trois de Lloyd Bacon
Bad men of Missouri de Ray Enright
The Body disappears de D. Ross Lederman
You’re in the army now de Lewis Seiler
1940
Brother rat and a baby de Ray Enright
Alice in movieland de Jean Negulesco (c.m.)
Tugboat Annie sails again de Lewis Seiler
Flight angels de Lewis Seiler
My love came back de Curtis Bernhardt
Gambling on the high seas de George Amy
An angel from Texas de Ray Enright
1939
Private detective de Noel M. Smith
Kid nightingale de George Amy
Torchy Blane… playing with dynamite de Noel M. Smith
Tail spin de Roy del Ruth
The Kid from Kokomo de Lewis Seiler
1938
Brother rat de William Keighley
The spy ring de Joseph H. Lewis
The Crowd roars de Richard Thorpe
Wide open faces de Kurt Neumann
Fools for scandal de Mervyn LeRoy et Bobby Connolly
He couldn’t say no de Lewis Seiler
1937
Mr. Dodd takes the air de Alfred E. Green
Over the goal de Noel M. Smith
Little pioneer de Bobby Connolly (c.m.)
Public wedding de Nick Grinde
Gold diggers of 1937 de Busby Berkeley et Lloyd Bacon
The Singing marine de Ray Enright
The King and the chorus girl de Norman Krasna et Groucho Marx
Slim de Ray Enright
Smart blonde de Frank McDonald
Ready, willing and able de Ray Enright
1936
Bengal Tiger de Louis King
Polo Joe de William C. McGann
Here comes Carter de William Clemens
Mon homme Godfrey de Gregory LaCava
Stage struck de Busby Berkeley
Cain and Mabel de Lloyd Bacon
The Sunday round-up de William Clemens
King of burlesque de Stanley Lanfield
Anything goes de Lewis Milestone
1935
Rumba de Marion Gering
George White’s 1935 Scandals de George White
Stolen Harmony de Alfred L. Werker
1934
Tous les chevaux du roi de Frank Tuttle
College rhythm de Norman Taurog
1933
Elmer the great de Mervyn LeRoy
1932
The Kid from Spain de Leo McCarey
De son vrai nom Sarah Jane Mayfield, orpheline ballottée entre la Californie et le Missouri, Jane Wyman débuta comme chanteuse à la radio. Ce sont donc des emplois de « girl » dans des comédies musicales qui constituent ses débuts, encore anonymes, à Hollywood où, très jeune encore, elle ment sur sa date de naissance pour se faire engager. Dirigée par des cinéastes prestigieux pour ses tout premiers films, elle cachetonne ensuite dans des films de deuxième catégorie pour la Warner Bros qui l’a engagée sous contrat. Il n’y a qu’à voir sa filmographie pléthorique pour l’année 1936. C’est l’année suivante qu’elle figure pour la première fois au générique d’un film dans un rôle à peu près consistant, et sous le nom de Jane Wyman. Elle tient les premiers rôles dans des courts-métrages, puis des séries B de double programme comme Public wedding de Nick Grinde et d’autres films de cinéastes bien oubliés comme Noel M. Smith, Lewis Seiler, Ray Enright…
Mais le travail finit par payer, et la notoriété de Jane Wyman grandit au début des années 1940, qui la voient intégrer progressivement le star system et les productions de prestige. C’est The Lost week-end de Billy Wilder qui en fait une véritable vedette. Elle tourne alors avec Cary Grant ou Gregory Peck sous la direction de Michael Curtiz ou Raoul Walsh.
Considérée en raison de ses débuts comme une actrice de comédie, Jane Wyman a aussi figuré dans plusieurs westerns, un physique relativement discret la recommandant pour des rôles d’américaine moyenne. Mais en la distribuant dans un film noir, Wilder lui avait permis de montrer son talent pour la composition et sa sensibilité dramatique. Ce sont ces qualités qui lui valent l’Oscar de la meilleure actrice pour un rôle de sourde-muette (sans une ligne de dialogue donc !) dans Johnny Belinda de Jean Negulesco, et de figurer dans Le Grand alibi, précisément dans le rôle d’une actrice qui utilise son talent pour approcher une inquiétante femme fatale (jouée, elle, par Marlene Dietrich dans la tradition des héroïnes hitchcockiennes). Enfin, Jane Wyman est, face à Rock Hudson, l’héroïne de deux des plus beaux films de Douglas Sirk, Le Secret magnifique et Tout ce que le ciel permet.
A partir du milieu des années 1950, toutefois, elle s’égara à la télévision, où elle eut même la responsabilité d’une série télévisée qui lui était toute dévouée. Elle tourna dans un bref téléfilm de John Ford, mais sur le plan de l’intérêt artistique, sa carrière était terminée. Elle évolua tranquillement comme guest star d’une série télévisée à l’autre, avant la dernière grande étape de sa carrière : le rôle central du soap opera Falcon Crest, qu’elle tint pendant près de dix ans malgré des ennuis de santé. Ceci dit Falcon Crest relève plus du musée des Arts et traditions populaires que de l’histoire du cinéma…
Jane Wyman avait été un temps mariée à Ronald Reagan, rencontré sur le tournage de Brother rat de William Keighley.
(1) J’ai dit fragile, pas mauvais. (Note à l’adresse des hitchcockiens fanatiques, pour qu’ils ne rayent pas la mienne de leur carnet).
- FILMOGRAPHIE (actrice)
The Visitor de Victoria Hochberg (épisode de la série télévisée Dr. Quinn, femme médecin)
1981
Falcon crest, série télévisée (jusqu’en 1990)
1980
Another time, another place (épisode de la série télévisée The Love boat)
To see an angel die de Dennis Donnelly (épisode de la série télévisée Drôles de dames)
1979
The Incredible journey of doctor Meg Laurel de Guy Green (TV)
1974
The Desertion of Keith Ryder de Harry Falk (épisode de la série télévisée Owen Marshall : counselor at law)
1973
And other things I may not see (épisode de The Bold ones : the new doctors)
Amanda Fallon de James Lairs (TV)
1972
If I should die before I wake de Bernard Girard (épisode de la série télévisée The Sixth sense)
Discovery at fourteen (épisode de la série télévisée The Bold ones : the new doctors)
1971
The Failing of Raymond de Boris Sagal (TV)
1970
The Hermit (épisode de Insight)
1969
How to commit marriage de Norman Panama
1967
Who does allow good men to suffer ? (épisode de la série télévisée Insight)
1966
When hell froze (épisode de la série télévisée Bob Hope presents the Crystal theatre)
1964
The Younger generation (épisode de la série télévisée The Bell telephone hour)
1962
Bon voyage ! de James Nelson
The Wagon train mutiny (épisode de Wagon train)
1961
Death leaves a tip de Joseph H. Lewis (épisode de la série télévisée The Investigators)
1960
Pollyanna de David Swift
Lady on the brink de Frank Arrigo (épisode de la série télévisée Checkmate)
Dr. Kate (épisode de la série télévisée Westinghouse Desilu playhouse)
1959
Holiday for lovers de Henry Levin
A deadly guest (épisode de la série télévisée Lux playhouse)
1958
The Doctor Willoughby story de Allen H. Miner (épisode de la série télévisée Wagon train)
1956
Miracle in the rain de Rudolph Maté
1955
Lucy Gallant de Robert Parrish
Jane Wyman presents The Fireside theatre (série télévisée)
The Bamboo cross de John Ford (TV)
Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk
1954
Le Secret magnifique de Douglas Sirk
Amelia (épisode de General Electric Theater, série télévisée)
Summer Playhouse de Robert Ellis Miller et Philip Rapp (TV)
1953
Let’s do it again de Alexander Hall
So big de Robert Wise
1952
The story of Will Rogers de Michael Curtiz
Just for you de Elliott Nugent
1951
Three guys named Mike de Charles Walters
Here comes the groom de Frank Capra
La Femme au voile bleu de Curtis Bernhardt et Busby Berkeley
1950
Le Grand alibi de Alfred Hitchcock
La Ménagerie de verre de Irving Rapper
1949
A kiss in the dark de Delmer Daves
The lady takes a sailor de Michael Curtiz
1948
Johnny Belinda, l’enfant du silence de Jean Negulesco
1947
Cheyenne de Raoul Walsh
Magic town de William Wellman
1946
One more tomorrow de Peter Godfrey
Jody et le faon de Clarence Brown
Night and day de Michael Curtiz
1945
Le Poison de Billy Wilder
1944
Make your own bed de Peter Godfrey
The Doughgirls de James V. Kern
Crime by night de William Clemens
1943
Princess O’Rourke de Norman Krasna
1942
Larceny, inc. de Lloyd Bacon
Footlight serenade de Gregory Ratoff
Mon espion favori de Tay Garnett
1941
Lune de miel à trois de Lloyd Bacon
Bad men of Missouri de Ray Enright
The Body disappears de D. Ross Lederman
You’re in the army now de Lewis Seiler
1940
Brother rat and a baby de Ray Enright
Alice in movieland de Jean Negulesco (c.m.)
Tugboat Annie sails again de Lewis Seiler
Flight angels de Lewis Seiler
My love came back de Curtis Bernhardt
Gambling on the high seas de George Amy
An angel from Texas de Ray Enright
1939
Private detective de Noel M. Smith
Kid nightingale de George Amy
Torchy Blane… playing with dynamite de Noel M. Smith
Tail spin de Roy del Ruth
The Kid from Kokomo de Lewis Seiler
1938
Brother rat de William Keighley
The spy ring de Joseph H. Lewis
The Crowd roars de Richard Thorpe
Wide open faces de Kurt Neumann
Fools for scandal de Mervyn LeRoy et Bobby Connolly
He couldn’t say no de Lewis Seiler
1937
Mr. Dodd takes the air de Alfred E. Green
Over the goal de Noel M. Smith
Little pioneer de Bobby Connolly (c.m.)
Public wedding de Nick Grinde
Gold diggers of 1937 de Busby Berkeley et Lloyd Bacon
The Singing marine de Ray Enright
The King and the chorus girl de Norman Krasna et Groucho Marx
Slim de Ray Enright
Smart blonde de Frank McDonald
Ready, willing and able de Ray Enright
1936
Bengal Tiger de Louis King
Polo Joe de William C. McGann
Here comes Carter de William Clemens
Mon homme Godfrey de Gregory LaCava
Stage struck de Busby Berkeley
Cain and Mabel de Lloyd Bacon
The Sunday round-up de William Clemens
King of burlesque de Stanley Lanfield
Anything goes de Lewis Milestone
1935
Rumba de Marion Gering
George White’s 1935 Scandals de George White
Stolen Harmony de Alfred L. Werker
1934
Tous les chevaux du roi de Frank Tuttle
College rhythm de Norman Taurog
1933
Elmer the great de Mervyn LeRoy
1932
The Kid from Spain de Leo McCarey
Rubriques :
Hommages,
Jane Wyman
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