Blue Velvet, de David Lynch * * * *

Blue Velvet s’ouvre sur des images typiques de la banlieue américaine : des pelouses bien taillées, des barrières blanches, un chien qui s’amuse, un homme qui arrose son jardin. Et puis soudain cet homme est victime d’une crise cardiaque et s’effondre sur le sol. La caméra amorce alors un lent travelling vers le bas, pour finalement plonger sous terre pour nous faire voir les insectes et la vermine qui y vit. Ce passage sous la surface agit comme un prélude, et symbolise le chemin que va accomplir Jeffrey, le personnage principal : de sa banlieue lisse il va passer dans un monde dangereux et peuplé de vermines.

De même, la quasi-totalité du film est construite sur l’opposition entre l’exhibitionnisme et le voyeurisme, le voir et l’être vu, le caché et le dévoilé. En effet, l’intrigue du film repose sur le mystère qui entoure Dorothy, la seule construction possible quant au déroulement narratif est donc le va-et-vient entre le connu et l’inconnu. C’est d’ailleurs l’alternance entre ces pôles opposés qui crée le climat de tension qui court tout le long du film. En mettant en scène dans Blue Velvet le couple exhibitionniste/voyeuriste au sein de son intrigue, Lynch ne dénonce pas seulement le principe du cinéma, mais aussi celui du monde dans lequel nous vivons.
On peut aimer, on peut détester, mais on ne peut pas oublier Blue Velvet.
Cécile Guthleben
- BANDE ANNONCE
- FICHE TECHNIQUE
Durée : 2h
Date de sortie : 21 janvier 1987
Scénario : David Lynch
Production : Fred C. Caruso
Décors : Patricia Norris
Photographie : Frederick Elmes
Son : Tony Stephens
Montage : Duwayne Dunham
Musique : Angelo Badalamenti
- DISTRIBUTION
Dorothy Vallens : Isabella Rossellini
Franck Booth : Dennis Hopper
Sandy Williams : Laura Dern
Mrs Williams : Hope Lange
Le detective John D. Williams: George Dickerson
Mrs Beaumont: Priscilla Pointer
Tom Beaumont: Jack Harvey
Mike, le petit ami de Sandy: Ken Stovitz
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